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Critique de PhilippeCastellain


Chacun d'entre nous a sa définition de ce que devrait être un livre parfait. Certains ne l'ont pas encore rencontré, ce livre idéal et tant désiré, d'autres ont déjà un nom qui leur trotte dans la tête. Pour moi, il est ici. C'est que Gösta Berling est bien plus qu'un roman, un conte ou une aventure : c'est un hymne d'amour. Pas à une personne, à un lieu. Le Vermland.

Peut-être un jour foulerais-je ce sol tant aimé. Peut-être mourais-je sans l'avoir vu. Peu importe. J'aurais senti cette flamme qui nimbait un esprit supérieur au mien, et j'y aurais réchauffé mes doigts. Chaque mot a été placé là par l'enthousiasme d'un cœur tout entier plongé dans le souvenir de sa vieille terre. Elle en aime chaque brin d'herbe, chaque ferme, chaque habitant – même le méchant Sintram.

C'est le Vermland le vrai héros de cette histoire. Ceux qu'on voit là ne sont que ses amis d'un jour. Mais il y eut une petite bande qui plus que toute autre agita sa vie paisible, et il est donc normal que, sur les moult petits chapitres qui composent le livre, ils soient les héros – parfois indirects – de la plupart. Ce sont les Cavaliers. Héros d'empires vaincus, nobles ruinés, inventeurs égarés, musiciens oubliés, ils sont douze en tout. Ils ont en commun une gaité, une noblesse et une fierté que la vie n'a pu briser, même en faisant d'eux des va-nu-pieds. le plus jeune, le plus fou et le plus beau, c'est Gösta Berling, le pasteur révoqué pour ivrognerie.

La Commandante, maitresse de sept forges et femme la plus puissante du Vermland, un à un les a sortis mourants de l'ornière où ils gisaient, et leur a donné un abris pour vieillir et mourir en paix. Mais ce Noël là, ils ont jurés au diable que toute une année ils n'agiront qu'en Cavalier : follement. Pendant un an, leurs plaisanteries et leurs fêtes secoueront tout le Vermland. Ils sèmeront gaité et souffrance, car jamais un Cavalier ne pense aux conséquences de ses actes. Par leur faute, des vies seront brisées, leur bienfaitrice chassée, des hommes et des femmes humiliés et tourmentés. D'autres seront relevés, aidés, sauvés. Car un Cavalier ne siffle pas dans le vent, il le fait souffler à son bon plaisir.

Beauté d'une terre saisie dans des pages de papier. Il suffit de les feuilleter pour voir se dresser sapins et montagnes…
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