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Critique de sweetie


C'est d'abord son récit autobiographique Quand j'étais italienne qui m'attirait, mais grâce à Masse Critique de Babelio, j'ai eu la chance de lire son tout dernier au titre révélateur : J'ai montré toutes mes pattes blanches et je n'en ai plus.
Sylvie Laliberté parle à son frère retrouvé mort dans son appartement : suicide ou mort subite, on ne le saura pas. Cette disparition fait remonter à la surface un passé qu'elle a toujours tenu secret. Un père qui n'allait pas bien. Un bel euphémisme pour dire les dysfonctionnements d'une schizophrénie mal soignée, accompagnée de brefs séjours en hôpital psychiatrique, suivis des tâtonnements médicaux nécessaires afin d'« ajuster » son père. Donc, une enfance détonante pour son frère et elle, hors de la normalité ou de ce qu'ils en voyaient à l'école et dans leur quotidien. « Tous les quatre on aura été les joyeux naufragés sur l'île désertée de la maladie mentale. »
On peut imaginer que ses confidences sont versées au jour le jour sur le papier; parfois elles ne remplissent pas la page et c'est encore plus poignant. de courtes phrases-choc laissent affleurer toute la peine et le désarroi de l'auteure face à l'absence inéluctable de son frère « C'est difficile de vivre quand on est pas certain d'exister. (…) Maintenant c'est fini; t'as fini d'essayer d'essayer. »
Même si le propos est infiniment triste, le récit de Sylvie Laliberté dégage une certaine tendresse pour sa famille disloquée. Dans sa tentative de compréhension de la dynamique familiale, se révèle une puissante force d'adaptation de chacun à vivre dans le chaos. Il le fallait. Pour donner le change, éviter de trop y penser. Mais le passé finit toujours par nous rattraper.
Une lecture qui brasse pas mal d'émotions. Inévitablement, on ne peut que penser à tous ses enfants mal aimés, mal orientés ou qui sont tombés sur des parents inaptes. « Les enfants sont des constructions. Il faut les bâtir. »
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