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Critique de PhilippeCastellain


Poète scolaire par excellence, l'homme au temps qui vole est également l'auteur de plusieurs romans ayant à peu près sombrés dans l'oubli. J'ai profité de mes vacances pour découvrir celui-ci. Et j'ai fait la découverte d'une histoire courte et charmante, romantique et mélancolique à souhait.

Il s'agit d'une plongée dans ses souvenirs de jeunesse. Vers dix-huit ans, jeune aristocrate au caractère déjà bien trempé, il laisse en plan père et mère pour partir seul à la découverte de l'Italie. Il passe plusieurs mois à Rome, explore la ville, ses ruines romaines, ses églises et ses palais. Puis il gagne Naples, où il retrouve l'un de ses amis.

Désormais inséparables, les deux compères vivent de peu, parcourent la ville, lisent et rêvent. Ils aiment à passer du temps avec les pêcheurs du port, gens pauvres mais fiers et joyeux, connaissant chaque rocher et chaque courant de la côte. Un jour, la fantaisie les prends de se faire eux-mêmes pêcheurs. Un vieil homme et son fils acceptent de les prendre avec eux. Un jour, la tempête les drosse sur l'île de Procida, où vivent la femme du vieux pêcheur et sa fille adolescente, Graziella. La famille les adopte. Petit à petit, sans bien réaliser ce qui leur arrive, le jeune noble et la fille de pêcheur se rapprochent …

L'histoire en elle-même est aussi peu réaliste que charmante. Mais surtout, le cadre où il la place est admirablement décrit. Si jamais vous avez déjà visité des îles de la Mer Tyrrhénienne, et même si ce n'est pas le cas, vous verrez soudain jaillir devant vous ces petits bouts de montagnes plantés au milieu de la mer d'azur, avec leur villages blancs nimbés de soleil nichés sur les pentes, et leurs luxuriante parure de fleurs et d'arbres chargés de fruits. Et Lamartine vous les montrera telles qu'elles étaient de son temps, et qu'on ne fait plus que deviner aujourd'hui. Vous sentirez l'odeur du poisson tout juste tiré de la mer grillant dans l'huile d'olive. Vous entendrez les voix des femmes chantant, la nuit, sur les toits des maisons où se tiennent les veillées…

Un véritable document ethnographique également, qui nous fait pénétrer dans la vie quotidienne du petit peuple italien du XIXème, et nous apprend au passage que certaines îles de la baies de Naples étaient alors de population grecque. Lamartine n'a pas vécu tout ce qu'il raconte là, et il l'avoua lui-même. Il n'en reste pas moins qu'il possédait un sacré sens de l'observation, et un don magique pour les descriptions. Alors si votre bourse ne vous autorise pas le voyage, laissez-vous tenter !
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