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Critique de LoupAlunettes


1969 au dessus de sa tête et un " three day ticket" en poche pour Woodstock, cela promettait un week end de folie pour les jeunes adultes, si l'on peut dire. Christophe Lambert décide de placer en fond d'intrigue de son aventure les trois jours de concerts rock du festival de Woodstock, à Bethel, dans l'état de New York.



Nous ne serons donc pas encore complètement sorti de ces commémorations littéraires dédiées à 69, ce sont ses 50 ans.

Nous vous le rappelons, chers lecteurs, 69 est une année de bouleversement et un tournant où la jeunesse remit en question l'éducation et les moeurs en place, elle tournait le dos à l'instruction rigide des parents. Elle se laissait donc pousser les cheveux, les filles se raccourcirent les jupes, ils s'habillèrent tous de vêtements outrancièrement colorés et les garçons se refusèrent au "devoir" civique de l'époque. le service militaire.



Beaucoup d'autres auteurs jeunesse se sont trouvés inspirés par les revendications sociales de l'époque en France et ses manifestations. Les causes semblaient défendre les fondements mêmes de la République Française, l'égalité, la fraternité et la liberté, au travers des sujets de l'émancipation de la femme ou des droits à l'instruction pour tous.

Le monde était en ébullition, de la France aux États Unis.



John, le jeune héros, ne voudrait manquer ces concerts en plein-air pour rien au monde, il y donne rendez-vous à son meilleur ami.

Le Festival conviait tout ce qu'il existait de chanteurs populaires de l'époque qui souhaitaient défendre, pacifiquement et par la musique, les raisons évoquées plus haut.

On ne se le cachera pas et d'ailleurs l'auteur ne fera pas l'impasse sur les débordements festifs du cadre avec son titre " Acid Summer" ( Été sous acides, référence aux substances illicites qui faisaient aussi des ravages en échange d'un peu de transcendance spirituelle).

Nous nous demanderons peut-être avant d'aller plus loin dans la lecture, pour ceux qui connaissent les faits, si Christophe Lambert fera référence aux pluies torrentielles et aux masses de boue dans lesquelles les participants avaient décidé de patauger envers et contre tout pour profiter de leur ticket.



L'auteur nous promet un coup de foudre, un amour sans artifices.

Oui, lecteurs, John croisera une belle apparition, voire mieux, il la prendra en stop.



Penelope était différente des autres filles que connaissait John. Elle était incollable sur la SF. Une fille comme ça, il ne faudra pas la perdre de vue dans cette foule bien dense.

L'auteur nous fait sourire et transforme le récit en escapade presque romantique, donnant au jeune John Hudson toutes les chances de changer son destin...après s'être fait remercier chaleureusement par la demoiselle, qui poursuivra son chemin à l'arrière d'une Harley Davidson.



Vous en découvrirez l'exacte circonstance en lisant le roman et poufferez aussi de rire devant l'intervention du vieux Monsieur Erickson, qui assistera au pied de sa maison au triste épisode et jouera les "jimmy criquet".

Il faut croire en sa bonne étoile, même si tu es à pied.



Si elles sont vraies, certaines anecdotes liées au festival seront jugées captivantes à suivre. Christophe Lambert joue de références, comme il aime à le faire sur certains de ces romans, nous immergeant de manière pédagogique dans L Histoire par le croisement de dates clé, de thèmes littéraires, cinématographiques et musicaux en même temps.

Pour nous mettre dans le bain, l'auteur devra restituer les propos enflammés et sans concession d'une époque.

C'est parfois un peu violent.



Le concert.

Nous visualisons la mer immense de foule, notre coeur palpite presque à sa densité, à l'ambiance électrique des guitares.

John suivra, au travers des grillages, les centaines de refoulés du festival pour raisons de sécurité, ceux qui en avaient plein les pieds d'avoir marché et qui ne voulaient pas céder à la frustration.

On craint déja les débordements avant d'aller plus loin dans la lecture et cela représente une "intrigue de plus" pour atteindre la fin des 3 jours sur 233 pages.

Plusieurs années après la sortie des "10 commandements" de Cecil B. de Mille au cinéma, on sait qu'ici cette mer-là ne va pas s'écarter pour que John fasse de ce week-end à Bethel sa terre promise.

Va t-il continuer à forcer sa chance?



Penelope sera un sorte de "lapin blanc" à rattraper, un fil rouge apportant un peu de légèreté dans le parcours quelque fois chaotique de John qui croisera tout de même, il faut le dire, un certain nombre de personnages égarés, entre désillusions et illusions artificielles.

Christophe Lambert ajoute souvent un peu d'humour dans des retours plein d'amertume.



Peu de romans jeunesse osent aborder cette période sulfureuse de Woodstock et on comprendra bien pourquoi.

C'est tout de fois chose faite, pour L Histoire.



Ce roman vivant de chez Milan est à rapprocher des collections Exprim de chez Sarbacane et Scripto de chez Gallimard, pour un public avertis de grands ados en d'autres termes.
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