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Critique de KiriHara


Maurice Lambert est un des pseudonymes de l'auteur Georges O. Duvic (1900-1968), aussi connu sous le nom de Géo Duvic et dont j'ai beaucoup parlé (et toujours en bien) notamment pour son travail dans le genre policier et le format fasciculaire et, plus précisément pour les récits mettant en scène certains de ses enquêteurs récurrents (commissaire Mazère, inspecteur Machard, A.B.C. Mine).

De l'écrivain (également auteur de chansons et, il me semble, journaliste), j'ai eu également l'occasion d'apprécier sa plume dans le format roman avec, par exemple, récemment, « Nous étions quatre ».

Je reviens vers lui (comme chaque fois que l'occasion se présente) et vers le format fasciculaire avec un texte mettant en scène un personnage qui aurait pu être récurrent, mais dont je n'ai trouvé que deux enquêtes, ce qui est insuffisant pour l'adjectif avancé.

« L'assassin opère le samedi » est initialement paru sous la forme d'un fascicule de 32 pages, double colonne, paru probablement en 1943 (les fascicules ne sont pas datés) et dans la « Collection Rouge » des éditions Janicot.

Il s'agit du premier titre de l'auteur publié dans cette collection. de nombreux suivront.

Chaque samedi depuis un mois un homme est retrouvé dans la rue le coeur transpercé par une longue aiguille. L'assassin signe son crime en laissant dans la poche de ses victimes une éphéméride portant la date du crime.

Le commissaire Garnel est chargé de l'enquête, mais les indices sont rares, voire inexistants, jusqu'à ce qu'une jeune femme prétende avoir surpris le meurtrier lors de son dernier crime et l'avoir suivi jusqu'à un immeuble dont elle fournit l'adresse au policier.

Ledit immeuble abrite une ligue de vertu et est habité par quatre hommes et une femme.

Le commissaire Garnel va tenter d'identifier, parmi eux, l'assassin qui opère le samedi...

Difficile de ne pas imaginer que Maurice Lambert se soit inspiré de « L'assassin habite au 21 » de Stanislas-André Steeman pour son court récit pour mieux le détourner.

En effet, si le roman de son confrère belge est paru quatre ou cinq ans auparavant, l'adaptation cinématographique qu'en fit Henry-Georges Clouzot, lui, n'a été diffusée que l'année précédente et, donc, peu de temps avant l'écriture de ce récit.

Mais, rassurez-vous, même si vous connaissez l'intrigue de « l'assassin habite au 21 », vous ne connaîtrez pas pour autant celle de « l'assassin opère le samedi » qui habite, lui, au 154.

Car si Maurice Lambert s'est probablement inspiré du célèbre roman (ou non moins célèbre film) il ne l'a pas plagié pour autant.

L'enquêteur du récit est le commissaire Garnel, un personnage de que l'on retrouve dans au moins un autre titre paru dans la même collection : « Affaire de famille ».

Je n'ai malheureusement pas trouvé d'autres traces du personnage jusqu'à présent.

On sait (du moins ceux qui ont lu les récits de Maurice Lambert) que l'auteur maîtrise parfaitement le genre policier et le format fasciculaire.

C'est une nouvelle fois le cas ici avec ce texte de 10 700 mots.

Pourtant, il manque un petit quelque chose pour que « L'assassin opère le samedi » se hisse au niveau des enquêtes des personnages récurrents de Maurice Lambert et il s'agit, justement, du personnage central. Si l'on met de côté A.B.C. Mine qui est, lui, un personnage plus fouillé que d'ordinaire dans le monde du format fasciculaire, le commissaire Mazère et l'inspecteur Machard, bien que légèrement esquissés avaient quelque chose pour les identifier, les différencier, un trait de caractère mis en avant, ou un trait physique... quelque chose, même minime.

Ici, le personnage du commissaire Garnel ne met rien en avant, comme la plupart des personnages de récits fasciculaires et c'est, ajouté à un brin d'humour, ce qui manque au titre du jour pour totalement convaincre.

Cependant, même dans l'état, le récit s'élève au-dessus de la production générale dans ce genre et ce format et offre un réel plaisir de lecture d'autant qu'on se demande, au fur et à mesure, si l'auteur va reprendre l'intrigue de « L'assassin habite au 21 » ou la détourner.

Au final, Maurice Lambert propose aux lecteurs un petit récit policier agréable à lire, mais légèrement en deçà de ce à quoi il nous avait habitués.
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