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Critique de Erik35


Erik35
06 décembre 2021
HOMMAGE AU PEINTRE DE L'IMPERMANENCE

Monet et son "Impression soleil levant", que l'on peut voir au musée Marmottan à Paris donna, qui peut l'oublier, son nom à ce jeune mouvement d'alors - c'était en 1874 -, l'Impressionnisme. Par dérision d'un critique n'ayant rien compris.

En 1918, bien de l'eau et des Cathédrales (de Rouen) avaient coulé sous les ponts de la notoriété. Il en avait récolté une solide et même éternelle amitié : celle du "Tigre", le fameux Georges Clémenceau, autrement surnommé "Père la Victoire", en ces lendemains de la pire hécatombe militaire et civile de l'histoire du monde (à cette date...).

Monet en conçut de grandes émotions, un grand bouleversement intérieur et, déjà, se profilait ce vaste mouvement pacifiste qui perdurera chez nous jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale (parfois pour le pire, encore hélas). C'est ainsi qu'il eu l'idée, largement soutenue par son ami homme d'État, de ces panneaux décoratifs que l'on connaît désormais sous ce nom presque magique de "Les Nymphéas", visibles dans leur magnifique écrin du musée de l'Orangerie, à deux pas d'un des hauts-lieux du pouvoir républicain : le Palais Bourbon.

L'ouvrage de Stéphane Lambert est bref, c'est une évidence. Fruit d'une version remaniée d'une fiction radiophonique diffusée sur France Culture, elle évoque, en puisant pour une large part au sein des magnifiques correspondances entre Monet et Clémenceau, ces quelques années de fin de vie du grand peintre de l'impermanence et de la nuance.
Ce «Monet, impressions de l'étang» nous parle avant tout des innombrables doutes du maître quant à son propre art, de ses sautes d'humeur, de sa souffrance physique et, plus que tout, de ses terribles problèmes de vue (une cataracte qu'il ne voudra soigner qu'à demi). On y croise aussi Blanche, épouse de son fils, devenue sa plus fidèle amie au décès de ce dernier, son plus patient soutien. On entrevoit aussi son médecin ophtalmologue, Coutela, qui nous parle de la difficulté à soigner un tel têtu et irascible patient !

Bien sûr, tout cela est un peu rapide, un peu trop dans la surface des choses, mais le texte est ravissant, vif, délicat, mobile et plein de nuances : on s'y laisse charmer, envoûter, comme à l'admiration infinie, éperdue, de ces fameuses incroyables "Décorations" que sont les immenses nymphéas. Dès lors, ne boudons pas notre humble plaisir et laissons encore, pour quelques doux instants, ces brèves pages nous emporter vers les rives lointaines de ce passé mythique de Giverny, de son peintre surdoué et de son grand ami.
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