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EAN : 9782363081209
94 pages
Arléa (03/10/2016)
2.75/5   4 notes
Résumé :
Giverny. Début du XXe siècle. Alors qu’au loin ont cessé de retentir les bombardements, un vieil artiste scrute opiniâtrement un étang vibrant sous les fluctuations de la lumière. Il a formé le voeu de saisir l’intimité de la matière à travers le motif obsédant des nymphéas.
Mais une double cataracte menace sa vue, et la création côtoie si souvent le vertige…
C’est le dernier combat de Monet, qui le mènera à l’apogée de son art. À ses côtés, sa belle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
HOMMAGE AU PEINTRE DE L'IMPERMANENCE

Monet et son "Impression soleil levant", que l'on peut voir au musée Marmottan à Paris donna, qui peut l'oublier, son nom à ce jeune mouvement d'alors - c'était en 1874 -, l'Impressionnisme. Par dérision d'un critique n'ayant rien compris.

En 1918, bien de l'eau et des Cathédrales (de Rouen) avaient coulé sous les ponts de la notoriété. Il en avait récolté une solide et même éternelle amitié : celle du "Tigre", le fameux Georges Clémenceau, autrement surnommé "Père la Victoire", en ces lendemains de la pire hécatombe militaire et civile de l'histoire du monde (à cette date...).

Monet en conçut de grandes émotions, un grand bouleversement intérieur et, déjà, se profilait ce vaste mouvement pacifiste qui perdurera chez nous jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale (parfois pour le pire, encore hélas). C'est ainsi qu'il eu l'idée, largement soutenue par son ami homme d'État, de ces panneaux décoratifs que l'on connaît désormais sous ce nom presque magique de "Les Nymphéas", visibles dans leur magnifique écrin du musée de l'Orangerie, à deux pas d'un des hauts-lieux du pouvoir républicain : le Palais Bourbon.

L'ouvrage de Stéphane Lambert est bref, c'est une évidence. Fruit d'une version remaniée d'une fiction radiophonique diffusée sur France Culture, elle évoque, en puisant pour une large part au sein des magnifiques correspondances entre Monet et Clémenceau, ces quelques années de fin de vie du grand peintre de l'impermanence et de la nuance.
Ce «Monet, impressions de l'étang» nous parle avant tout des innombrables doutes du maître quant à son propre art, de ses sautes d'humeur, de sa souffrance physique et, plus que tout, de ses terribles problèmes de vue (une cataracte qu'il ne voudra soigner qu'à demi). On y croise aussi Blanche, épouse de son fils, devenue sa plus fidèle amie au décès de ce dernier, son plus patient soutien. On entrevoit aussi son médecin ophtalmologue, Coutela, qui nous parle de la difficulté à soigner un tel têtu et irascible patient !

Bien sûr, tout cela est un peu rapide, un peu trop dans la surface des choses, mais le texte est ravissant, vif, délicat, mobile et plein de nuances : on s'y laisse charmer, envoûter, comme à l'admiration infinie, éperdue, de ces fameuses incroyables "Décorations" que sont les immenses nymphéas. Dès lors, ne boudons pas notre humble plaisir et laissons encore, pour quelques doux instants, ces brèves pages nous emporter vers les rives lointaines de ce passé mythique de Giverny, de son peintre surdoué et de son grand ami.
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Blanche, Monet et Clemenceau, le docteur Coutela.
Courte variation romanesque à quatre personnages qui, pour cette raison de brièveté, frustrera peut-être certains lecteurs. Elle a été inspirée à Stéphane Lambert par la correspondance entre Clemenceau et son ami Monet et construite autour de la naissance du projet des Nymphéas. Brièveté, celui d'un reflet ou d'un éclat lumineux. le vieux peintre barbu affligé d'une double cataracte et le Tigre moustachu opiniâtre : moments de brouilles et de complicités, peinture et méditation au bord de l'eau pour un dernier projet un peu fou. 1914, la perte de son fils Jean, la guerre ; le vide se fait autour de Monet en proie au doute. Il vit retiré à Giverny dans la crainte de se faire opérer les yeux auprès de Blanche Hoschedé sa belle-fille, elle-même peintre. Au moment de l'armistice en 1918, il décide d'offrir des panneaux décoratifs à la France, en symbole de paix, sur lesquels il va travailler, malgré sa vue affaiblie, jusqu'à sa mort le 5 décembre 1926. L'ensemble constitué sera finalement beaucoup plus vaste. Les Nymphéas orneront plusieurs salles de l'Orangerie pour, selon les voeux du peintre, donner cette "illusion d'un tout sans fin, d'une onde sans horizon et sans rivage", grâce à la ténacité de son vieil ami de plus de trente ans, Clemenceau, qui les inaugurera en 1927.


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Alors que la grande guerre s'achève et qu'une double cataracte met en danger sa vue, Claude Monet s'attaque à son ultime oeuvre : les Nymphéas qu'il souhaite offrir à la France par le truchement de son ami Clémenceau.
Par un jeu choral, Stéphane Lambert donne à entendre les voix du peintre, de sa belle-fille et du Tigre entre l'atelier et l'étang de Giverny. Il émane de ce court récit la tension d'une course contre la montre entre la création et la vie. Dommage qu'il soit amoindri par un procédé narratif et un style un peu plat.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
quand je peins la Seine, je n'ai que faire de l'idée de la Seine, je veux être la Seine. Quand je peins la gare Saint-Lazare, de même ! Je veux être le train, la vapeur du train, la structure de la gare, les passagers à quai, le quai... Et quand je peins le 14 juillet, oui, oui, vous m'entendez bien, quand je peins le 14 juillet, je veux être la foule, le drapeau français, la rue, les immeubles environnants, le ciel, la fête nationale ! Vous comprenez ? je veux devenir chaque chose que je peins ! Et plus que tout autre chose, je veux être l'eau ! L'eau à deux faces, à mille faces, qui porte et engloutit, passe et revient, absorbe et reflète, l'eau vers quoi tout chemine... (p. 23)
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Monet sourit à son tour, gêné.
- Je me rappelle ce que vous* écriviez au sujet de mes Cathédrales. Vous savez que je n'aime pas parler de ce que je fais, mais vous aviez vu si justement... alors qu'ailleurs ce n'était que pluie d'injures... Il n'y a que les moments, disiez-vous, pas d'état durable... C'est vrai !... Ce que je veux peindre, c'est cela : le monde en action... Et pour le suspendre, saisir ses variations, retenir ce qui se désagrège, il me suffit d'un étang... Tout y est !


[*Il s'agit ici de Georges Clémenceau, grand ami de Monet]
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