AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de fanfanouche24


"J'étais un blessé de guerre dans un pays en paix et je me
suis senti désemparé " (p. 109)

Toute la grâce d'une plume profondément humaine....et pacificatrice !
Lorsque ce récit était paru... je suis restée sur la réserve et ceci longuement. Toujours cette peur, ou crainte d'être dans une sorte de voyeurisme stérile !

Et puis ce 17 janvier 2020...apercevant ce texte tant "vanté" de Philippe Lançon, en livre de poche, dans une de mes librairies habituelles... je me suis décidée, prise aussitôt par la légèreté de la plume de reporter-chroniqueur...

Des phrases limpides; un esprit lucide acéré, une sensation d'évidence harmonieuse des mots.

"Vivre à l'intérieur de la souffrance, entièrement, ne plus être déterminé que par elle, ce n'est pas souffrir ; c'est autre chose, une modification complète de l'être."


Le récit d'un métier, d'une bande de copains [Charlie Hebdo ], de rencontres, d'amitiés, de regards percutants sur un monde violent et en pleine transformation dévastatrice...

Un ouvrage exemplaire dont j'ai de façon inexplicable retardé la lecture.
Un style épuré, sobre... qui va à l'essentiel pour dire l'INNOMMABLE, La Barbarie... tout en nourrissant une réflexion, une reconstruction, la volonté d' une Renaissance , en remettant tout en cause, et en refusant les simplifications, les larmoiements stériles...la complaisance... On ne peut prendre ce récit que comme le récit d'un courage et d'une dignité exemplaires...

Une "claque" salvatrice... pour tenter d'être dans l'essentiel, l'authenticité... encore et encore, malgré les épreuves et les drames absolus de l'existence !

Je finis ce billet avec un passage qui me touche immensément dans une synthèse de sentiments forts et à la fois contradictoires... qui persiste à dire la Beauté de la vie !

"Pour l'occasion, j'ai relu un de mes livres préférés, Paris est une fête.
Avant son suicide, Hemingway se souvient du Paris de sa jeunesse, de la ville où il fut pauvre, aima et devint écrivain. Toute sa laconique dépression s'y exprime, toute sa sensibilité, toute sa dureté aussi, tout ce qui tient et vit dans le paradis perdu. Je rouvrais souvent le livre. Plus je vieillissais, plus il me semblait qu'il renvoyait chaque lecteur à l'âge variable selon chacun, où il avait été le moins éloigné de ses rêves." (p. 60)
Commenter  J’apprécie          541



Ont apprécié cette critique (53)voir plus




{* *}