Le Sang du monstre

J’ai raconté l’histoire, encore. Et encore. Je leur ai tout raconté. Enfin. Presque tout.

Dans ce quartier de Londres, tout n'est qu'apparences. On s'envoie des baisers de la main, tout en se poignardant dans le dos. Et on remue le couteau pour que la plaie ne se referme pas.

Avez vous jamais rêvé d'un endroit situé très, très loin?
Moi oui.

Enfant et parent, la relation la plus complexe qui existe.

Elle a l'oeil vitreux, et elle n'arrête pas de se toucher le nez. Mike n'est pas aveugle. Il choisit de ne rien voir. Elle s'est réapprovisionnée. Et elle est défoncée. Baisée. Elle se fait baiser. Elle se fait défoncer. Elle se défonce.

Ça a beau être moi qui suis toute nue, c'est elle qui se retrouve complètement dépouillée.

En regardant leurs jolis visages, je le souviens d'une histoire que j'ai lue. Un conte amérindien où le vieux Cherokee raconte à son petit-fils qu'en chacun de nous se livre une bataille entre deux loups. L'un est méchant, l'autre bon. Le garçon demande à son grand-père, quel loup gagne ? Et le vieillard de lui répondre, celui que tu nourris.

Un conte amérindien où le vieux Cherokee raconte à son petit-fils qu’en chacun de nous se livre une bataille entre deux loups. L’un est méchant, l’autre bon. Le garçon demande à son grand-père, quel loup gagne ? Et le vieillard de lui répondre, celui que tu nourris.

Il n'y a pas plus grande trahison que lorsqu'on trahit son propre sang.

Le cerveau des psychopathes est particulier - j'ai fait mes calculs: quatre-vingt pour cent la génétique, vingt pour cent l'environnement.
Et donc moi.
Cent pour cent foutue.