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Critique de colka


Lire ce long roman de Luc Lang: Au commencement du 7ème jour, c'est entrer dans un grand tourbillon : celui des émotions fortes, des conflagrations d'univers et des télescopages spatio-temporels. C'est accepter aussi de se perdre pour mieux se retrouver. On se croit au début du roman, embarqué dans un thriller psychologique, l'épouse de Thomas, Solange, se retrouve plongée dans le coma au CHU de Rouen, à la suite d'un grave accident de la route alors qu'elle se trouvait à un endroit où elle n'aurait pas dû être...
Mais au fil des pages, on s'aperçoit que tout le mystère qui plane autour de l'accident de Solange n'est qu'un leurre et que le vrai fil de l'intrigue est ailleurs. La construction du roman est en effet très subtile et axée sur la fratrie constituée par Thomas, le héros principal, son frère Jean et sa soeur Pauline. Une fratrie aux liens indéfectibles et dont on perçoit la force, notamment dans les moments de quiétude partagés mais aussi la fragilité lorsque Thomas qui est le benjamin se montre trop insistant dans ses questionnements sur l'histoire familiale. Sur cette dernière plane en effet un terrible secret de famille dont on n'aura la révélation qu'à la fin du roman.
C'est donc un fil d'intrigue souterrain qui se déroule tout au long de l'histoire et c'est seulement à la fin que l'on comprend vraiment l'omniprésence de certaines thématiques, comme celles notamment de la perte de contrôle et de la chute. Il peut s'agir aussi bien de situations physiques comme l'accident de Solange ou les accidents de montagne largement évoqués dans le roman que de situations psychologiques comme celles où Thomas se trouve confronté au monde impitoyable de l'entreprise ou à l'enfer des prisons africaines.
Omniprésence aussi des enjeux de vie et de mort qui se télescopent en des scènes dramatiques comme celles qui se passent au CHU de Rouen où Thomas et ses enfants attendent le réveil de Solange plongée dans le coma, ou au contraire joyeuses comme celle où il joue avec eux au bord de l'océan. Je me dois de souligner combien la force de l'écriture de l'auteur magnifie ces instants de façon remarquable. Sa phrase nerveuse, court, vole et son sens du détail minutieux lui permettent de faire vivre intensément à celles et ceux qui le lisent aussi bien des moments de tension dramatique que des émotions fortes. C'est d'ailleurs grâce à ce pouvoir d'évocation d'ambiances, d'atmosphères que je me suis laissée embarquer dans cette histoire et que je l'ai lue avec une fébrilité presque addictive.
Immersion complète, dans la deuxième partie, dans le monde alpin avec sa rudesse et sa splendeur qu'il s'agisse aussi bien des courses en montagne que de la vie à l' alpage avec Jean et son troupeau de moutons, rejoint l'été par les enfants de Thomas, Anton et Elsa. Bien plus dépaysant encore dans le livre III,l'évocation du continent africain avec sa violence policière dont va être victime Thomas, son arbitraire politique mais aussi son incroyable vitalité et force de vie comme en témoignent les scènes qui dépeignent l'inextricable foisonnement des moyens de transport les plus improbables ou l'acharnement héroïque des trains africains pour arriver à une destination qu'ils n'atteignent pas toujours...
Autant dire que je souis sortie avec regret de ce livre qui m'avait plongée dans d'autres mondes. Mais je dois avouer aussi que c'est le genre de roman et d'écriture dans lesquels on entre ou pas...
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