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3,49

sur 378 notes
S' il ne fallait garder qu'un roman parmi les 560 parus lors de cette rentrée littéraire 2016, je crois que mon choix se porterait sur celui de Luc Lang.

Je ne m'attendais à rien en ouvrant ce livre, je n'avais lu aucune critique, mais j'ai été interpellée par une brève présentation de ma libraire préférée qui a eu la bonne idée de le mettre en évidence.
Pour une première approche de l'oeuvre de Luc Lang, j'en ressors totalement conquise, envoutée par la maîtrise de cette plume magistrale qui à partir d'un banal accident de voiture réussit un livre étourdissant qui m'a tenue en haleine pendant quelques heures.

Tout commence comme une histoire ordinaire de gens heureux. Un couple parfait des enfants en or, une situation professionnelle excellente, bref en apparence la famille idéale.

Et puis un jour c'est le drame, Camille sombre dans le coma après un accident de voiture, sur une route où elle n'aurait jamais dû se trouver, laissant ses enfants et son mari au bord du précipice. Premier mystère et première déflagration dans la petite vie bien réglée de notre brillant informaticien qui doit mettre peu à peu son travail de côté et tenter de "gérer" et de rassurer Anton et Elsa, leurs deux enfants, ses "tigrichons", tout en essayant de comprendre l'incompréhensible.

Cette douloureuse période va le rapprocher de Jean, son frère, le berger des Pyrénées : autre temps, autre rythme, autres paysages mais la plongée inévitable dans le temps de l'enfance révèlera bien des secrets.

Dans un troisième chapitre, Jean retrouve Pauline, la soeur exilée au Cameroun, et s'enfonce dans une réalité bien éloignée des standards parisiens, pour un éventuel temps de réconciliation.

Tout n'est pas révélé, bien des questions restent sans réponses mais le voile se lève sur des mystères d'un passé lourd de drames et de non-dits.
«
Au commencement du septième jour », se lit passionnément comme un thriller, il m'a laissée sans voix mais avec une question : comment un tel livre at-il pu être ignoré par les principaux prix littéraires ?
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Depuis Mille six cents ventres, je n'avais pas retrouvé Luc Lang et j'ai bien trop tardé pour lire Au commencement du septième jour, présenté par l'auteur aux Correspondances de Manosque, en 2016, un livre que Pauline m'a laissé pour que je trouve enfin le temps de le lire. C'est fait ! Et je ne l'ai pas regretté, même si c'est un peu long à la fin, après l'enthousiasme du début.

L'auteur a choisi de faire suivre Thomas et d'étaler ce qui lui arrive sur trois livres compris dans le même bouquin. Certains auraient publié une trilogie…
Voilà que je me suis attaché aux pas de Thomas Texier, informaticien de haut vol qui attend Camille, sa femme, pour fêter leurs dix ans de mariage. Il a 37 ans et elle 36. Anton et Elsa sont leurs enfants et la question se pose d'un troisième alors que Camille s'investit à fond dans sa profession qui exige beaucoup de rendez-vous loin de Paris. Justement, elle est au Havre et devrait rentrer.
Le drame tombe brutalement et rend la lecture prenante, passionnante. Camille est aux urgences à Bolbec et Thomas doit partir en pleine nuit pour aller la voir, laissant les enfants à Daba, une femme extraordinaire, toujours disponible et aimante.
Quel rythme ! Quel style efficace ! J'ai suivi Thomas, j'y étais, je voyais ce qu'il voyait, je sentais ce qu'il ressentait et les pages, très denses, tournaient vite.
Thomas doit faire face : « le voici seul face à Elsa et Anton à devoir les apprivoiser dans le malheur qu'il incarne, il juge l'épreuve impossible, c'est comme un piège qui se referme sur lui, qui les sépare et les disperse. » Au boulot, il met au point un truc infernal destiné à tracer tout le monde mais, au fait, cela existe bien !
Petit à petit, j'ai fait connaissance avec la famille de Thomas, la belle-mère, la mère et j'ai senti que les rapports étaient un peu compliqués et Luc Lang rend à merveille les discussions, les hésitations.
J'y étais ! Je les entendais parler, débattre. Heureusement, il y a les deux enfants, les tigrichons, surtout Anton qui met les choses au point lorsque son père leur fait vivre des instants mystiques : « Pourquoi tu nous dis de prier Dieu que maman guérisse ? Tu penses qu'elle va pas y arriver toute seule ? »

Le début du livre 2 est brutal, stressant. L'auteur m'a plongé sans ménagement au coeur des Pyrénées, sous l'orage, la tempête, avec un Thomas seul en montagne : « Oui, cela avait été un bannissement, le commencement du septième jour. » le style est formidable, bien adapté aux éléments : « C'est le dérèglement organique de la terreur. » La période pyrénéenne est lancée et va révéler les non-dits de cette famille avec Jean, le frère aîné qui a repris la ferme, élève des brebis et fabrique son fromage.

Soudain, il fait très chaud, dès l'entame du livre trois : « Les vitres étaient baissées et, malgré la vitesse, l'atmosphère croupissait, liquoreuse. » Thomas est au Cameroun pour tenter de retrouver Pauline, sa soeur, médecin pour une ONG. de mésaventures en désagréments de toutes sortes, le troisième volet vient éclairer les deux précédents mais c'est là que j'ai trouvé le temps long avec des épisodes pas vraiment nécessaires à l'histoire, même s'ils prouvent que Luc Lang a bien bossé son sujet, réalisant encore des descriptions d'une précision extraordinaire.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Lire ce long roman de Luc Lang: Au commencement du 7ème jour, c'est entrer dans un grand tourbillon : celui des émotions fortes, des conflagrations d'univers et des télescopages spatio-temporels. C'est accepter aussi de se perdre pour mieux se retrouver. On se croit au début du roman, embarqué dans un thriller psychologique, l'épouse de Thomas, Solange, se retrouve plongée dans le coma au CHU de Rouen, à la suite d'un grave accident de la route alors qu'elle se trouvait à un endroit où elle n'aurait pas dû être...
Mais au fil des pages, on s'aperçoit que tout le mystère qui plane autour de l'accident de Solange n'est qu'un leurre et que le vrai fil de l'intrigue est ailleurs. La construction du roman est en effet très subtile et axée sur la fratrie constituée par Thomas, le héros principal, son frère Jean et sa soeur Pauline. Une fratrie aux liens indéfectibles et dont on perçoit la force, notamment dans les moments de quiétude partagés mais aussi la fragilité lorsque Thomas qui est le benjamin se montre trop insistant dans ses questionnements sur l'histoire familiale. Sur cette dernière plane en effet un terrible secret de famille dont on n'aura la révélation qu'à la fin du roman.
C'est donc un fil d'intrigue souterrain qui se déroule tout au long de l'histoire et c'est seulement à la fin que l'on comprend vraiment l'omniprésence de certaines thématiques, comme celles notamment de la perte de contrôle et de la chute. Il peut s'agir aussi bien de situations physiques comme l'accident de Solange ou les accidents de montagne largement évoqués dans le roman que de situations psychologiques comme celles où Thomas se trouve confronté au monde impitoyable de l'entreprise ou à l'enfer des prisons africaines.
Omniprésence aussi des enjeux de vie et de mort qui se télescopent en des scènes dramatiques comme celles qui se passent au CHU de Rouen où Thomas et ses enfants attendent le réveil de Solange plongée dans le coma, ou au contraire joyeuses comme celle où il joue avec eux au bord de l'océan. Je me dois de souligner combien la force de l'écriture de l'auteur magnifie ces instants de façon remarquable. Sa phrase nerveuse, court, vole et son sens du détail minutieux lui permettent de faire vivre intensément à celles et ceux qui le lisent aussi bien des moments de tension dramatique que des émotions fortes. C'est d'ailleurs grâce à ce pouvoir d'évocation d'ambiances, d'atmosphères que je me suis laissée embarquer dans cette histoire et que je l'ai lue avec une fébrilité presque addictive.
Immersion complète, dans la deuxième partie, dans le monde alpin avec sa rudesse et sa splendeur qu'il s'agisse aussi bien des courses en montagne que de la vie à l' alpage avec Jean et son troupeau de moutons, rejoint l'été par les enfants de Thomas, Anton et Elsa. Bien plus dépaysant encore dans le livre III,l'évocation du continent africain avec sa violence policière dont va être victime Thomas, son arbitraire politique mais aussi son incroyable vitalité et force de vie comme en témoignent les scènes qui dépeignent l'inextricable foisonnement des moyens de transport les plus improbables ou l'acharnement héroïque des trains africains pour arriver à une destination qu'ils n'atteignent pas toujours...
Autant dire que je souis sortie avec regret de ce livre qui m'avait plongée dans d'autres mondes. Mais je dois avouer aussi que c'est le genre de roman et d'écriture dans lesquels on entre ou pas...
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Thomas est réveillé en pleine nuit, son épouse Camille a eu un accident de la circulation sur une route où elle n'aurait jamais dû se trouver. Les premières pages ressemblent à une enquête qui va rapidement avorter car le héros de ce roman est bien Thomas.

Thomas est un et multiple tout à la fois. Ce drame devient le prétexte pour nous montrer comment en quelques mois cet homme à la vie lisse et prévisible va devoir à sa manière affronter des drames et remettre en question qui il est. Luc Lang va en quelque sorte ouvrir une fenêtre de Johari et nous faire peu à peu découvrir ses différentes facettes : époux, père, fils, gendre, frère, collègue, ami, mêlant sans cesse l'intime et le public, le connu et l'inconnu, ce que nous savons de nous et ce que nous en découvrons, ce que pensent de nous les autres et ce qu'ils en disent.

Les descriptions sont longues parfois, comme si le temps s‘écoulait lentement. Elles permettent au lecteur de suivre pas à pas Thomas, de se fondre en lui, de tenter de répondre avec lui à ses questions. L'auteur nous livre également à l'occasion sa vue sur le monde tel qu'il est, rude, âpre, sans concession, que ce soit dans l'entreprise, dans les paysages de montagnes, en Afrique ou plus simplement au sein de la famille. Cette famille tout à la fois refuge et repoussoir, lieu des secrets les plus inavouables.

Un grand moment de lecture qui ne laisse pas indifférent. Et pour moi, un auteur à suivre.



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Au commencement du septième jour est l'un des romans de cette rentrée littéraire 2016 que j'attendais avec le plus d'impatience. Luc Lang est parti d'un sentiment aussi simple que le doute et l'a transformé en une quête d'identité des plus profondes. Un excellent roman qui va bien au-delà de ce à quoi je m'attendais.

Au commencement du septième jour ou la tentation de réparer ce qui a été brisé

Thomas et Camille sont des cadres très pris par leur travail respectif. le couple semble à la dérive, Camille s'éloigne régulièrement du domicile conjugal pour raison professionnelle, laissant son mari miné par le doute. Un soir, Thomas apprend que sa femme est hospitalisée. Victime d'un grave accident de la route, elle est dans le coma. Quoi qu'il advienne, elle ne sera plus jamais la Camille qu'il avait épousée ni la mère que ses enfants ont connue. Mais pourquoi était-elle sur cette route normande, si loin du trajet qu'elle aurait dû emprunter ? Comment sa voiture a-t-elle pu faire une telle sortie de route à un endroit à première vue sans risque ? Et qui est ce collègue avec qui elle semblait si complice ?

Luc Lang pose les premières pierres d'une quête identitaire

Fin du livre 1, le choc. Début du livre 2, la remise en question. Thomas a du mal à gérer ses états d'âme et tente de préserver ses enfants. Cet évènement sera l'occasion pour lui, de déconnecter d'un travail pour lequel il a tout donné et dont il sera écarté dès son mal-être perçu. L'occasion également de se rapprocher de son frère, berger dans les Pyrénées. Mais un secret de famille longtemps enfui refait surface et c'est à la recherche de l'histoire de sa famille que Thomas part. Direction l'Afrique où sa soeur est allée s'exiler.

Mon avis

J'ai beaucoup aimé "Au commencement du septième jour", car il nous emmène là où l'on ne l'attend pas. Je m'attendais à une quête sur les raisons de l'accident de Camille et Luc Lang nous emmène bien plus loin, occultant presque ce qui aurait pu être le sujet du roman et qui se révèle être uniquement le déclencheur du thème principal qui est la recherche d'un secret de famille. J'ai envie de dire, bien joué ! le quatrième de couverture attire Monsieur tout le monde et le roman subjugue le lecteur exigeant. Mais n'est-ce pas risqué de jouer l'abordable alors que le roman ne l'est pas vraiment ?

Le livre 1 m'a donné envie de savoir ce qui était arrivé à Camille et quels étaient ses secrets. le livre 2 commence par une randonnée en solitaire, d'où Thomas aurait pu ne pas revenir. Mais le début de son voyage intérieur m'a semblé très lent, cette partie dans les Pyrénées qui pose pourtant les bases de la vraie histoire du roman m'a presque ennuyée. Et puis arrive le départ, l'Afrique et l'aventure, la terreur liée à Boko Haram et là, je m'accroche au wagon et m'aperçois enfin de la profondeur de ce roman. Luc Lang en parle comme d'un roman biblique, ne serait-ce que par le titre « Au commencement du septième jour » et les prénoms des protagonistes : Pauline, Jean, Thomas...

Un roman où l'on découvre tout des personnages, petite touche par petite touche et où chaque paysage traversé par Thomas est décrit avec une précision quasi chirurgicale.

Si j'ai beaucoup aimé ce roman, je dois bien avouer qu'avec ses 537 pages il m'a semblé bien long. Certaines descriptions alourdissent l'histoire qui par moment m'a ennuyée. Pourtant, l'instant d'après, un évènement suscitait à nouveau mon intérêt.

Un excellent roman, mais qui ne sera pas un coup de coeur, car je suis persuadée que 100 pages de moins lui auraient été bénéfiques.
Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Thomas Texier est réveillé en pleine nuit : sa femme Camille vient d'avoir un accident de voiture, elle est dans le coma aux urgences de Bolbec et va être transférée au CHU de Rouen. Juste le temps d'appeler Daba, la dame qui s'occupe des enfants quand il rentre tard de son entreprise, il s'installe en voiture, pianote sur son GPS et c'est parti…
Thomas qui avait vécu jusque là bien sereinement : deux gamins adorables, un bon boulot, une belle maison, des tas de projets… bref Thomas est comme déséquilibré, placé sur une pente en roue libre, sans freins, sans casque, sans rien pour se protéger… Lui qui croit tout maîtriser, les lieux (ah, le GPS !), les hommes (ingénieur, il vient de trouver un système pour contrôler le temps de travail des salariés), les événements, le voilà désormais ballotté, manipulé comme une marionnette bien naïve dont il percevra petit à petit les fils.
Il roule, roule sans arrêt et ce paysage qui défile autour de lui devient hautement symbolique. Souvent, il est perdu : les lieux qu'il interroge ne lui répondent pas, ne lui donnent pas d'explication : que faisait Camille à Saint-Eustache-la-Forêt ? Ce n'était pas sa route pour rentrer à Paris. Avait-elle un amant ? Il va sur les lieux de l'accident. Thomas a besoin de visualiser les choses pour comprendre. « Vous êtes arrivé » répète le GPS. Il descend et regarde cette ligne droite au milieu de nulle part. Il ne comprend pas. Non, il n'est pas arrivé, il est à peine parti en réalité et la route ne sera pas toute droite, loin de là !
Cet accident est pour Thomas un point de départ, le début d'une quête qui va le conduire sur les chemins de son enfance, sur les routes de son passé, dans un effort pour saisir ce qu'il n'a pas vu jusque là, les choses à côté desquelles il est passé, comme un aveugle, comme un homme totalement absorbé par sa réussite sociale et professionnelle, persuadé d'être le meilleur, celui qui a réussi.
Soudain, il va faire ce qu'il n'a pas fait jusque là : échanger avec ceux qui fréquentaient Camille, sa femme, parler avec Jean son frère qui vit dans les Pyrénées et porte en lui un lourd secret que Thomas n'a jamais soupçonné et enfin reprendre contact avec sa soeur Pauline, médecin, partie au Cameroun pour aider les plus déshérités à survivre et pour fuir, elle aussi.
Thomas parcourt de longues distances, risquant à tout moment l'accident, comme Camille. Il traverse des espaces et progresse dans sa recherche sur son passé comme s'il avait besoin d'avancer physiquement pour comprendre, progresser dans son désir d'y voir plus clair, même si c'est douloureux et très risqué. « La montagne est trop verticale, dira Jean, il faut préférer l'océan. » Peut-être parce que l'on y voit plus loin, rien ne fait écran, rien ne dissimule l'horizon.
Au commencement du septième jour est un livre sans repos, sans halte, un livre dans lequel on ne reprend pas son souffle. On court, on marche sans répit, on reprend sa course effrénée dans un rythme qui s'accélère, qui s'affole. le texte est saturé. Plus la place pour une virgule. Pas de blancs. Même les rêves de Thomas sont sans respiration, saturés de signes, de sens. Une forêt à déchiffrer et dans laquelle se perdre est un risque. Et il faut aller vite parce que le temps presse maintenant…
Thomas comme chevalier errant à la recherche d'un Graal et qui, tel Perceval, ne pose pas les bonnes questions au bon moment, découvrant la vérité quand c'est trop tard. Il est celui qui n'a rien vu, qui est passé à côté de tout, qui a traversé les gens comme il traverse les paysages, sans les comprendre vraiment, la tête dans son GPS qui lui indique où il doit tourner et quand il est arrivé. Thomas n'a rien vu. Rien. Et là, on a comme l'impression qu'il fait le chemin inverse, il retraverse les lieux en tentant de les comprendre, de les analyser. « Il songe qu'un nouvel ordre mathématique étalonne sa vie, que les mesures sont à reprendre, qu'il a vécu dans une obscurité insouciante … La clairvoyance. Qui vient trop tard. »
Un texte superbe, l'histoire d'un homme qui va tenter de rattraper le temps perdu, si c'est possible… pour enfin trouver un peu de paix, peut-être celle de Dieu qui au septième jour peut se reposer, enfin…
Une écriture incroyable notamment dans sa capacité à traduire les émotions des personnages, leur souffrance, leur peur, à travers les silences, les phrases inachevées ou des discours qui masquent l'essentiel.
Et enfin, lire ce livre, c'est voyager, oui, vraiment, voyager : la topographie très précise crée un effet de réel saisissant. La dernière partie qui a lieu en Afrique est fascinante : vos sens en alerte, vous y êtes, aux côtés de Thomas, dans la chaleur étouffante, le chaos des routes et la terreur omniprésente d'y rester, de mourir, là, à chaque détour du chemin, dans la poussière et les cadavres des bêtes crevées. C'est un « roman géographique », comme le livre que Jean prêtera à Thomas, pour le mettre sur la piste…
Superbe ! Vraiment !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Thomas Texier est un homme heureux car il a réussi sa vie: une femme , Camille, dont il est toujours aussi amoureux, deux beaux enfants, une jolie maison et son travail d'informaticien qui le satisfait .
Jusqu'au coup de téléphone à 4 heures du matin pour  annoncer que sa femme est transférée dans le coma à l'hôpital de Rouen après un accident de la route .

En même temps que les allers-retours incessants à l'hôpital avec l'inquiétude bien légitime sur l'évolution de l'état de Camille, les certitudes de Thomas commencent  à s'ébranler : que faisait sa femme sur une petite route de campagne à cette heure de la nuit ? que sont les mystérieux appels sur son téléphone, les messages sur son ordinateur de personnes qu'il ne connait pas, la voiture a t'elle pu être trafiquée, menaces liées aux dossiers sensibles que son épouse traitait dans son travail ou double vie ... Thomas ne sait plus, il s'interroge et il doute .

Fin de la première partie sur l'évolution de l'état de santé de Camille.

La deuxième partie nous entraine dans les Pyrénées, région d'origine de Thomas et où vit son frère ainé, Jean, le berger .

Sur les chemins de randonnée, Thomas va au bout de ses forces et au bout du raisonnable alors que l'orage arrive , besoin de se perdre dans des défis idiots quand on connait la montagne , d'ailleurs Luc Lang décrit ces coins des Pyrénées en vrai connaisseur, on s'y croirait vraiment .

C'est le temps pour Thomas du questionnement sur les bases de son identité, il pensait trouver des réponses  en revenant sur les traces de son passé et un réconfort en se rapprochant de son grand frère, mais c'est pour finalement se heurter à une partie cachée de l'histoire familiale , dissimulée à l'enfant le plus jeune pour épargner son enfance et c'est tout naturellement que le livre finit en Afrique , berceau de l'humanité , où vit Pauline, la soeur de Jean et Thomas qui apportera enfin les réponses.

Très bien mené , ce roman qui commence par un accident venant briser l'harmonie relative et superficielle d'une famille pose la sempiternelle question du secret de famille et des blessures cachées de la vie :  sur quoi fonde  t'on les bases de son existence  quand on n'a pas toutes les données : doit-on taire certains événements douloureux pour protéger ses proches, garder un jardin secret bien clos quitte à trahir par son silence la confiance des gens qui vous aiment ? 

Chacun jugera mais on sent bien le parti pris de l'auteur, chaque événement de la vie est fondateur comme les sept jours de la création du monde .
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J'ai vraiment été "cueilli" par ce long roman qui m'avait été conseillé, ne connaissant rien de l'auteur.
le livre commence comme un thriller particulièrement mystérieux et captivant. Un homme enquête sur les circonstances qui ont valu un très grave accident à sa femme. Mais cet aspect du livre n'occupe finalement qu'un tiers du roman qui part ensuite dans d'autres directions que l'on hésite à nommer pour ne pas spoïler le livre. Mais disons en gros que l'on va s'intéresser à la famille de Thomas le personnage principal, à son passé. Et puis une dernière partie nous conduit en Afrique sans que je puisse dire pourquoi c'est le cas.
Disant cela je n'ai pas dit grand chose de de roman qui frappe en tout premier lieu par son écriture hallucinée. de longues phrases, parfois très longues nous mettent à l'intérieur de la tête de Thomas et de la situation incroyablement chaotique qui est la sienne. J'ai trouvé la première partie particulièrement forte de ce point de vue, mais c'est finalement la fin du roman que je retiendrai en priorité. le niveau de réalisme des descriptions, des ambiances est assez sidérant et cela fait corps avec une intrigue particulièrement maitrisée.
En somme j'ai été scotché par ce long roman halluciné que j'ai dévoré et qui m'a frappé par sa qualité littéraire remarquable. J'ai eu le sentiment de découvrir un auteur qui compte et c'est quand même pas mal !
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C'est après avoir lu de nombreuses critiques positives, puis après qu'il m'ait fait de l'oeil sur le présentoir de la médiathèque, que j'ai commencé ce roman, sereine et enthousiaste....
Mais c'était sans compter les chapitres qui n'en sont pas, les pages entières de descriptions et de retours en arrière, les dialogues sans retour à la ligne... C'est le style choisi par l'auteur certainement, qui nous étouffe, qui nous donne le tournis, comme son personnage principal Thomas qu'on découvre suite à l'appel de la gendarmerie qui lui annonce l'accident de sa femme...
Mais je n'ai pas réussi à aller plus loin que la moitié du livre, qui compte tout de même 538 pages. J'en suis navrée car cela m'arrive très rarement mais ce livre n'était tout simplement pas fait pour moi...
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J'avoue ma déception. J'ai lu tant de très bonnes critiques 5 étoiles que je m'encourageais au fil des pages lues à continuer ce récit qui je l'espérait me donnerait l'envie. Hélas ! C'est un livre de plus de 500 pages et j'en ai lu environ 170. Pourtant l'histoire me plaisait bien : Thomas reçoit un coup de fil à 4h du matin l'informant que sa femme Camille à eu un très grave accident. Elle devait revenir de Normandie vers Paris pour fêter leur dix ans de mariage. Il se précipite pour y aller et voit sa femme dans le coma. On ne sait pas si sa femme va s'en sortir...


Ce que je n'ai pas aimé : l'écriture est bourrée de détails qui alourdissent le récit. J'avais l'impression d'être engoncée dans ce texte. Très peu de chapitres...le premier que j'ai lu se termine à la page 156.. Il n'y a pas de respiration dans ce récit. Bien sûr le thème se prête à cette angoisse latente mais pour moi, lectrice, j'ai trouvé cette lecture longue et fatigante. C'est pour ça que j'ai abandonné cette lecture. Désolée
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