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Critique de Bigmammy


Coup sur coup, la lecture enthousiasmante de « Miroir de nos peines » de Pierre Lemaitre, puis le beau film de Sam Mendès « 1917 » m'ont replongée dans l'atmosphère de la guerre … Pourquoi exhumer ce roman de 1956 qui valut à son auteur, Armand Lanoux (1913 – 1983) le prix Interallié ?
Essentiellement parce que l'intrigue de ce roman se déroule, dans sa première partie, dans un village de Lorraine, Volmerange … Exactement comme mon père avait, en ce début de juin 1940, héroïquement combattu, avant de se faire capturer puis emmener en captivité en Poméranie. Et c'est ce qui arrive au jeune Lieutenant François Soubeyrac, instituteur dans le civil, socialiste et opposé à la guerre, mais qui la fera de la belle manière, lui comme tant d'autres.
Soubeyrac n'est pas tendre au début avec le Commandant Watrin : un militaire de métier dans tout ce qu'il exècre, une « vieille culotte de peau », qui a fait la guerre de quatorze, un homme imperturbable, muré dans le silence avec sa moustache drue et ses yeux couleur de mer. Vraiment, il ne comprend pas cet homme …
Comment vivent ces soldats, tout à coup précipités dans l'action après une longue période d'attente, la « drôle de guerre ». Un assemblage disparate de destins que rien n'aurait permis de se rencontrer … une galerie de portraits pleins de tendresse et de talents, avec une forte proportion de cht'is et leur accent à la limite du compréhensible pour le non-initié.
Le roman se déroule en trois parties ou « nuits » : celle de Volmerange où l'élément dramatique est la condamnation d'un soldat accusé de rébellion, celle du Bois Joyeux où le bataillon est encerclé par les blindés allemands, celle de Tempelhof, dans le Stalag - les officiers, rassemblés dans des camps séparés des prisonniers de la troupe - ne devaient pas travailler - au bord de la Baltique où les officiers captifs organisent une véritable université ou, comme l'entreprend François Soubeyrac, mettent en scène une pièce de théâtre d'Armand Salacrou. Une façon de tuer le temps, dans une attente qui va encore durer deux années.
L'évocation des combats, les réactions contrastées des hommes, la souffrance des blessés, la peur, la quête du ravitaillement, les défaillances du matériel, la soudaineté de la mort, l'évolution de la pensée des protagonistes … Tout paraît vrai, terriblement actuel. Je comprends ainsi pourquoi ce livre figurait en bonne place dans la bibliothèque de mon père …
Car l'histoire de Soubeyrac est en grande partie autobiographique : l'auteur a l'âge de son héros et fut aussi instituteur avant d'être mobilisé … En tous cas, on écrivait sacrément bien dans les années 50 !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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