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EAN : SIE60455_4355
(30/11/-1)
3.85/5   10 notes
Résumé :
Les Vosges, l’Aisne et la Baltique, de 1940 à 1942, servent tour à tour de décor à cette tragédie dont le commandant d'un bataillon et l’un de ses lieutenants, un instituteur pacifiste, sont les héros. Un jour de mai de 40, le commandant doit faire fusiller un de ses hommes pour rébellion. Un mois plus tard, il évite le massacre de son bataillon en se rendant à l'ennemi. Les mêmes événements marquent différemment les deux hommes, retranchés du monde dans un oflag de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Sans le commentaire de Marie-Pierre, je n'aurai sans doute jamais lu cet ouvrage que mon père avait acquis en 1956 dès sa publication. J'avoue que « les grandes vacances » de Francis AMBRIERE m'ont vacciné contre les publications consacrées aux prisonniers de guerre (et particulièrement les gradés) et je suis entré dans ce roman avec des préventions qui ont disparu au fil des chapitres.

En grande partie autobiographique, ce récit confronte le lieutenant de réserve François SOUBEYRAC (instituteur socialiste pacifiste) au Commandant WATRIN (enfant de mineur, soldat glorieux de la Grande Guerre devenu militaire de carrière) dans une tragédie en trois actes.

La nuit de Volmerange exécute un soldat rebelle. La compagnie d'infanterie se rend aux allemands lors de la La nuit du Bois Joyeux à l'issue de la bataille de Rehel. La nuit de Tempelhof voit les deux officiers disparaitre du camp d'internement après la représentation d'une pièce d'Armand SALACROU…

Armand LANOUX nous dépeint l'évolution morale et psychologique des deux hommes et de leur entourage, dans un contexte qui fissure les préjugés des uns et les réflexes de castes des autres. Le vernis disparait, la vérité des hommes se révèle au fil des pages et des dialogues dans une narration qui rappelle certaines pages de François MAURIAC et révèle aux protagonistes leurs vocations. le tout dans une langue superbe.

Un roman bouleversant qui rend hommage aux héros du printemps 1940 et m'a rappelé la mémoire de Paul NIZAN (passé du royalisme au communisme puis au socialisme après le pacte germano soviétique) mort pour la France le 23 mai 1940 lors de la bataille de Dunkerque.
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Coup sur coup, la lecture enthousiasmante de « Miroir de nos peines » de Pierre Lemaitre, puis le beau film de Sam Mendès « 1917 » m'ont replongée dans l'atmosphère de la guerre … Pourquoi exhumer ce roman de 1956 qui valut à son auteur, Armand Lanoux (1913 – 1983) le prix Interallié ?
Essentiellement parce que l'intrigue de ce roman se déroule, dans sa première partie, dans un village de Lorraine, Volmerange … Exactement comme mon père avait, en ce début de juin 1940, héroïquement combattu, avant de se faire capturer puis emmener en captivité en Poméranie. Et c'est ce qui arrive au jeune Lieutenant François Soubeyrac, instituteur dans le civil, socialiste et opposé à la guerre, mais qui la fera de la belle manière, lui comme tant d'autres.
Soubeyrac n'est pas tendre au début avec le Commandant Watrin : un militaire de métier dans tout ce qu'il exècre, une « vieille culotte de peau », qui a fait la guerre de quatorze, un homme imperturbable, muré dans le silence avec sa moustache drue et ses yeux couleur de mer. Vraiment, il ne comprend pas cet homme …
Comment vivent ces soldats, tout à coup précipités dans l'action après une longue période d'attente, la « drôle de guerre ». Un assemblage disparate de destins que rien n'aurait permis de se rencontrer … une galerie de portraits pleins de tendresse et de talents, avec une forte proportion de cht'is et leur accent à la limite du compréhensible pour le non-initié.
Le roman se déroule en trois parties ou « nuits » : celle de Volmerange où l'élément dramatique est la condamnation d'un soldat accusé de rébellion, celle du Bois Joyeux où le bataillon est encerclé par les blindés allemands, celle de Tempelhof, dans le Stalag - les officiers, rassemblés dans des camps séparés des prisonniers de la troupe - ne devaient pas travailler - au bord de la Baltique où les officiers captifs organisent une véritable université ou, comme l'entreprend François Soubeyrac, mettent en scène une pièce de théâtre d'Armand Salacrou. Une façon de tuer le temps, dans une attente qui va encore durer deux années.
L'évocation des combats, les réactions contrastées des hommes, la souffrance des blessés, la peur, la quête du ravitaillement, les défaillances du matériel, la soudaineté de la mort, l'évolution de la pensée des protagonistes … Tout paraît vrai, terriblement actuel. Je comprends ainsi pourquoi ce livre figurait en bonne place dans la bibliothèque de mon père …
Car l'histoire de Soubeyrac est en grande partie autobiographique : l'auteur a l'âge de son héros et fut aussi instituteur avant d'être mobilisé … En tous cas, on écrivait sacrément bien dans les années 50 !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Un livre de guerre écrit par quelqu'un qui l'a connue. Mais plus qu'un livre sur la guerre c'est un livre qui nous interroge sur la contradiction qui existe parfois entre défendre la paix et défendre la liberté.
On suit les aventures du lieutenant Soubeyrac et son point de vue sur le commandant Watrin qui évolue au fil du livre.
Avec ça, le roman est rythmé, avec de l'action, bien documentée et pour cause et les personnages sonnent juste.
On plonge littéralement dans la Campagne de France et dans les camps de Poméranie. le final est émouvant.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le terrain descendait vers le canal des Ardennes. Les jeunes ronces, le boyau à peine esquissé, ses trous brusques, d'anciennes carrières de terre à briques, ce sombre paysage fait de deux sortes de nuit, l'une bleue et c'était le ciel, l'autre brune de bure et c'était la terre, imposaient à l'officier une démarche fantasque.
Des sens qui n'avaient plus vécu dans la tribu vellave des Soubeyrac que pendant les quatre années de guerre de son père, sergent d'infanterie, se dérouillaient et s'affirmaient, le sens de l'orientation, le sens du danger dans l'ombre, du danger humain, et du danger élémentaire de choc que représente un paquet de nuit plus dense qu'un autre, arbre, taillis, buisson. Ce réveil des facultés millénaires communiquait à l'officier citadin un bonheur compact, parfaitement accordé à l'espèce de ronron léger de la campagne et de ses hommes invisibles. Il y avait là un épanouissement de l'être, qui lui semblerait horrible plus tard quand il y penserait, mais qu'il ne pourrait plus jamais oublier ni retrouver : l'approximation exacte du mot bonheur.

Fin du premier chapitre de la deuxième partie ( La nuit du bois joyeux ).
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Video de Armand Lanoux (22) Voir plusAjouter une vidéo

C'était hier Zola
Courte séquence filmée autour de L'Oeuvre de ZOLA à partir de banc titre : journaux d'époque, caricatures, dessins et photos. En plateau, interview d'Armand LANOUX sur mort la mystérieuse de ZOLA par asphyxie et interview de Stellio LORENZI à propos du film qu'il tourne sur ZOLA. présence de Philippe RAGUENEAU.
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