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Critique de Antyryia



En général, quand il y a de secondes noces, c'est qu'elles ont été précédées de premières.
Lindsey et Patrick étaient heureux, ils vivaient dans une belle maison dans le fin fond du Colorado et ils attendaient un bébé.
Bien sûr, tout n'était pas parfait, Lindsey avait des vergetures, Patrick avait une aventure. En même temps, la meilleure amie de sa femme était vraiment canon.
Si les hommes réfléchissaient avec leur cerveau, surtout quand ils ont trop bu, ça se saurait.
Autre légère ombre au tableau idyllique : La mort de Lindsey. Foetus compris. L'accident bête. Asphyxie au monoxyde de carbone. Ou comment quitter ce monde installée à la place du mort dans un véhicule immobile.

Neuf ans plus tard, Patrick a totalement refait sa vie. Il habite désormais dans la banlieue cossue de New York, il est associé dans un cabinet d'architecture, il est marié en secondes noces à la charmante Stéphanie, et tous deux sont les parents ravis de deux jumelles braillardes de quatre mois.
Quand soudain, venues de nulle part, surgissent des ombres noires.
La première, ce sont les coliques interminables des fillettes. Les parents, et plus particulièrement la maman, sont épuisés.
La seconde, ce sont ces incidents qui ont lieu à leur domicile, comme ce début d'incendie dans la cuisine.
La troisième, c'est l'arrivée dans les parages d'Erica Voss, ex-maîtresse de Patrick, plus venimeuse qu'un cobra, plus perfide qu'Albion.
"Elle n'a aucun scrupule, aucune moralité."
"Elle est toxique. Et potentiellement dangereuse."
Elle est plus maître-chanteuse que Céline Dion.
"J'ai besoin de 200.000 dollars. En espèces."
Cupide, ignoble, opportuniste, toujours hyper sexy, perfide, rusée, manipulatrice, sûre d'elle, Erica est le genre de personnage qu'on adore détester. Elle mange à tous les râteliers et a toujours un coup d'avance sur ses adversaires déclarés, nous intriguant quant au prochain coup machiavélique qu'elle s'apprête à jouer.
Et dans son viseur figurent bien entendu Patrick et sa petite famille.
Elle aimerait bien révéler à cette nouvelle épouse, ou peut-être même aux autorités, certains détails croustillants du premier mariage de Patrick. Mais un peu d'argent liquide pourrait cependant la dissuader de parler.
Pour couper l'herbe sous le pied de cette affabulatrice, les secrets du passé seront dévoilés à Stéphanie.
Qui croit et soutient son mari aimant.
Jusqu'à ce qu'un premier doute s'installe.
"Comment est-elle censée encaisser les révélations sur le passé de son mari, et cette femme qui les menace ?"

Je ne vais pas vous vendre En secondes noces comme un roman incontournable. Cependant il appartient indéniablement à cette catégorie que j'appelle "livre-plaisir". J'ai tout à fait conscience que dans quelques mois ma mémoire aura effacé la majeure partie de l'intrigue, en attendant je l'ai quand même dévorée en peu de temps tellement j'avais envie de connaître la suite. le suspense et la tension montent crescendo au fur et à mesure des doutes et des secrets habilement distillées par l'auteure.
Est-ce que l'histoire est plausible ? Probablement pas ou de façon presque caricaturale, et ça n'a absolument aucune importance.
Comme à chaque fois avec la canadienne Shari Lapena ( L'étranger dans la maison, Une voisine encombrante ), le style est en outre totalement fluide, et elle rappelle souvent les éléments à retenir au lecteur - peut-être trop - qui n'est donc pas extrêmement sollicité et peut juste se laisser porter par le déroulé implacable du roman.
Les points de vue avec lesquelles l'histoire nous est racontée sont multiples. Beaucoup de courts chapitres sont consacrés à Patrick, Stéphanie et Erica mais de nombreux autres personnages interviendront également : Collègues, voisins, victimes de chantage, forces de l'ordre. Ce qui permet bien sûr de multiplier les regards mais aussi de créer quelques sous-intrigues souvent reliées à la trame principale.
Bref un thriller domestique de qualité qui réussit sa mission haut-la-main : Nous divertir quelques heures.
Ni plus ni moins.
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