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Critique de Enoxalia


Un message…

Better World est un livre intéressant de par notamment le message qu'il tente de faire passer. À prime abord, en lisant le résumé, je ne m'attendais pas forcément à découvrir une sorte de discours politique au sein de l'oeuvre, mais plutôt à une aventure parmi tant d'autres qui mette en scène notre monde dans le futur avec son lot de nouveautés : la pénurie d'eau mondiale et des nouvelles technologies.
Pour le premier, la science a sorti de son chapeau de magicienne quelques merveilles : des tubes d'Hydra+ (de l'eau synthétique ? le texte ne donne aucun indice à ce sujet) pour éviter de finir déshydrater et de piocher dans le quota, des plantes transgéniques qui n'ont pas besoin d'apport en eau, optimisation des ménages pour récupérer la pluie… Des nouvelles réglementations viennent saupoudrer le tout : interdiction de cultiver des plantes non-transgéniques, interdiction de posséder des animaux de compagnie, interdiction de faire du sport favorisant les pertes d'eau… Un monde futuriste tout à fait plausible dans lequel on découvre Nell, une petite fille qui se démarque juste assez pour ne pas être jugée révolutionnaire.
Plus besoin d'être physiquement en cours pour la jeune fille, le monde est à portée de clic. Elle passe donc ses journées chez elle en compagnie de sa cousine-baby-sitter. Cependant, la présence physique de ses parents lui manque. Cette absence se fait ressentir notamment lors de lors entretien holographique pour son anniversaire : Nell aurait aimer pouvoir se blottir contre eux. La jeune fille souffre de cette distance avec ses parents : elle a l'impression que son avis ne compte pas, que ses désirs ne sont pas pris en compte. On retrouve en elle un égoïsme propre à son âge et qui n'est pourtant pas agaçant. Nell admet que le travail de ses parents est important ; cela rend d'autant plus touchant son besoin d'attention car nous n'avons pas simplement affaire à une enfant pourrie gâtée.
Par ailleurs, Nell a un esprit très affûté quant à ce qui l'entoure. Elle est parfaitement consciente que le monde dans lequel elle vie est superficiel, créé de toute pièce par l'homme. Son intérêt pour la botanique vient d'ailleurs renforcer cette impression. Elle rêve d'avoir un vrai olivier dans son jardin, pas une des plantes transgéniques. Elle pose un regard critique sur son quotidien et se fait des réflexion très intéressante à ce sujet. « Je suis trop jeune pour m'en souvenir, mais il paraît qu'avant les gens dépensaient l'eau sans compter, comme l'air qu'on respire. Je n'arrive même pas à l'imaginer. » par exemple.
Malgré tout ça, la petite Nell est bien en peine d'accuser les nouvelles technologies. Elle ne fait d'ailleurs pas tout de suite le rapprochement avec l'éloignement autant avec ses parents qu'avec la nature. le fait de recevoir une e-friend, un robot pour lui tenir compagnie, ne la choque pas plus que ça. Certes, cela fait partie de son quotidien les gadgets de dernière génération qui servent les fainéants, mais tout de même : une mordue de la nature comme elle devrait réagir plus violemment que cela. Elle ne fait qu'un petit commentaire rageur à ce sujet : ce n'était pas le cadeau qu'elle attendait. Et c'est d'ailleurs autour de ce manque de réaction, que l'on pourrait même dire actuel, que l'intrigue principal tournera : jusqu'à quel point la technologie peut remplacer l'humain ?

… Une forme

Noter le « tenter » dans le premier paragraphe. Par exemple, si pour l'ensemble des protagonistes les personnages tiennent relativement la route, ne sortant franchement pas du lot, les antagonistes sont pas des plus crédibles. Et des méchants pas crédibles, c'est un tue-l'histoire. Je dirais que pour des lecteurs de plus de 10 ans, la pilule risque d'être dure à avaler. Des « sérieusement ?! », des « pff », il y en aura. Pour un exemple se rapprochant de ça, c'est comme si le héro se retrouve face à face avec son ennemi juré et que ce dernier lui disait qu'il a tué tout ces gens pour se venger du héro qui lui avait volé son beignet quand ils étaient petits. C'est dommage, vraiment, car les antagonistes avaient une raison valable de faire ce qu'ils font, même si cela me semble quelque peu léger pour de telles mesures. Malheureusement, la manière de présenter ce motif et la manière de la mettre en scène ne le dessert pas.
Pour revenir au monde décrit dans Better World, les différences mises en avant sont intéressantes et parfaitement plausibles – exceptions des plantes transgéniques qui me semblent très peu probables – mais elles ne sont pas suffisamment approfondies pour offrir un monde complet et riche dans lequel on peut s'immerger. On reste à la surface des choses. Et encore une fois c'est bien dommage. Il y avait vraiment matière à développer. Plutôt que de suivre une ligne rectiligne, une intrigue unique, l'auteur aurait pu exploiter les détails pour forger des intrigues secondaires et faire ressortir d'avantage son message. Non seulement le livre se serait étoffé de détails enrichissants, mais cela aurait pu aussi servir à développer les personnages quelques peu bateau que l'on a servi.
Une autre maladresse que j'ai pu noter, et cela ne relève que de moi, est la difficulté à mettre en rapport la pénurie d'eau et les e-friends. J'ai trouvé le lien entre ces deux problèmes très… flageolant ? Très maladroit à plus d'un titre. le besoin en eau est une thématique importante et cette réunion avec les nouvelles technologies ne joue franchement pas en sa faveur dans ce livre. J'ai presque envie de dire que cela sert de « prétexte » – je ne suis pas sûre que ce soit le bon mot pour ce contexte – pour l'éloignement des parents de Nell. Sans parler que ce thème est largement sous-traité.

Le mot de la fin

Better World est un livre intéressant, mais pas suffisamment développé pour plaire à des lecteurs aguerris ou plus âgés que 10 ans. le message est amené de manière maladroite et n'est pas vraiment mis en valeur. Malheureusement, cette oeuvre laisse un goût amer d'inachevé. Better World n'aura pas réussi à passer outre la barrière de l'âge avec sa forme et son fond abordés superficiellement.
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