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Critique de LoupAlunettes


"Pile ou face" pourrait être une série plus que sympathique à suivre, le tome un introduit une chasse au trésors par un biais insolite, c'est une recherche des origines également, celles des jeunes héros qui ne se séparent jamais d'un couteau et d'une montre hérités.
C'est deux éléments sont l'arbre qui cache la forêt, un trésor possible, mais nous supposons qu'il puisse s'agir de fortune sonnante et trébuchante qui puisse lancer à leurs trousses un groupe de pirates, sinon quoi d'autre?
A nous de le découvrir.

186O, Manhattan,
Alexandre et Cléopatre sont deux orphelins confiés bébés à un irlandais, parti chercher "fortune" en Amérique, un amoureux qui devait épouser leur mère l'argent rassemblé pour la faire venir à son tour.
Le temps à passé et en quelques cases seulement, nous savons qu'avec les bébés qui atterrissent dans les bras de l'ex-amoureux, la vie a suivi son cours en Irlande, que la mère n'est plus et que le père biologique (totalement éludé du récit et des dialogues) pourrait être très logiquement à l'origine d'une partie des ennuis qui vont suivre.

Livrés à eux-mêmes suite à la disparition mystérieuse de ce père d'adoption, les deux ados se débrouillent, chapardent un peu comme des gamins des rues et s'acoquinent avec les mauvaises personnes. Ainsi, un cambriolage qui tourne mal puis un témoignage à la police en faveur de leur libération, contre le gang du Crochet Noir qui les employait; vont donc les conduire à prendre la direction de la Nouvelle Orléans.

Mais les choses ne se racontent pas d'une manière aussi simple et classique, c'est là toute l'originalité du tome et l'inventivité de l'auteure Hope Larson. Cela va ressembler à un méli-mélo de situations, les destins de plusieurs personnes au but de commun vont se mêler le temps d'un voyage pour se trouver une nouvelle situation familiale, se retrouver.

Alex et Cléo, pensant avoir été de nouveau abandonnés, planifient de gagner l'Ouest de l'Amérique et d'assurer une usurpation d'identité afin de trouver un nouveau foyer. Un homme très fortuné recherche ses deux jumeaux, 12 ans, moyennant une récompense très substantielle.
Cléo se coupera les cheveux et ils devront être à présent Jérémiah et Samuel.
Seulement, la supercherie est partagée par un autre duo de jumeaux, Edwin et Silas.
C'est là que les événements vont monter d'un cran, que les personnages malveillants vont se succéder sur le chemin des quatre jumeaux.
Alex et Silas, têtes durs des duos, se battent au point de créer un trouble sur le port qui profitera au commerce d'un policier véreux. Ainsi, pour toucher sa commission régulière à l'enrôlement de force de marins, celui-ci fera embarquer Edwin et Alex sur un bateau en direction de San Francisco.
Cléo et Silas en réchapperont et se lanceront à la suite de la nouvelle association de jumeaux sur un un autre bateau, par une voie clandestine.

Mais le passé à la dent dure, mais toutefois la mésaventure aura l'avantage de clarifier au final des aspects essentiels de leur devenir.
Un des membres dénoncés par Cléo se lancera à son tour à sa poursuite en guise de représailles, il s'associera avec le fameux groupe de pirates qui cherche à mettre la main sur le couteau et la montre dont Cléo et Alex ne se séparent jamais car les deux associés dévoilent un secret qui pourrait leur coûter la vie.
La succession de péripéties mettra en valeur les rapports des associations de jumeaux qui devront s'aider bon gré pour se sortir de toutes les mauvais revers et laisser de côté leur rivalité.
Si la complémentarité est de rigueur entre Edwin/ Silas et Cléo/Alex, l'alchimie prend difficilement au début. Les lecteurs profiteront de la naissance d'amitiés entre personnages de caractères très différents.
Alex est dur et écorché, Edwin est délicat, cultivé, Cléo se montre très sensible mais déterminé, Silas est cynique et séducteur.

Là-dessus, le tome se montre une surprise puisqu'au lieu de profiter de deux héros, nous en gagnons quatre.

Le récit d'aventure passe rapidement sur le fil d'événements pour la dynamique tout en prenant le temps d'installer l'émotion progressive sur tout le volume, un bon compromis qui fonctionne.

Les illustrations de Rebecca Mock devraient également séduire.

Le tome un se clôt sur une séparation et des retrouvailles. Pour qui, cela sera aux lecteurs de le découvrir.
Une bande-dessinée traduite dans laquelle on se glisse très facilement malgré l'épaisseur du volume.
Comme quoi, cela ne veut rien dire.
A découvrir.
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