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Critique de Noetique01


En premier approche il s'agit d'une idée intéressante : étudier les bases d'une non-philosophie qui, loin d'être une anti-philosophie, en serait plutôt son ouverture radicale, en-deçà de toute décision philosophique. En seconde approche le détail est beaucoup plus problématique : il est cocasse que la compréhension de la philosophie par l'auteur est elle-même issue d'une (mauvaise) décision philosophique. Si je devais résumer cette vision : "La philosophie est conservatrice, stérile et trop auto-référentielle. La non-philosophie se fonde sur la science et en soumettant la philosophie à cette dernière la non-philosophie peut être vraiment ouverte, via un usage non-philosophique de la philosophie. On se débarrasse du délire idéaliste de la philosophie. Si cela n'a pas de sens pour le philosophe ca en a pour l'homme". Comment être d'accord sur les présupposés eux-mêmes ? La science repose conceptuellement nécessairement sur une métaphysique implicite comme l'ont plus ou moins montré Duhem et Bachelard (chacun à leur manière) même si elle est procéduralement autonome. L'idéalisme n'est un délire que si l'on suppose dogmatiquement le réalisme au préalable (par une décision philosophique précisément). La philosophie législative revient d'elle-même en vertu du non-philosophique même : son droit n'est pas que circulaire mais s'impose en ce qu'il y a constitution de règles d'usage (soi-disant) "non-philosophique" du philosophique, et in fine des règles de décisions philosophiques, sans qu'il n'y ait ainsi, comme "fondement", un quelconque chaos faisant de la philosophie une "soumise" à la "science" puisque la science elle-même nécessite une normativité (certes dynamique). le conservatisme a aussi sa nécessité. Ces présupposés ne sont pas démontrés et le texte, un peu répétitif, se concentre sur la non-philosophie comme si elle était d'ores et déjà plus "utile" que la philosophie. Il est cependant remarquable qu'il s'agit de théoriser scientifiquement la philosophie et non d'altérer son discours logocentrique. Par là la philosophie garde son autonomie. Mais c'est alors une autonomie dangereuse...
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