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Critique de Dionysos89


Les éditions Mnémos proposent à nouveau le premier roman d'un auteur jusqu'ici inconnu : Thibault Latil-Nicolas débarque dans le paysage éditorial de la fantasy française avec le roman Chevauche-brumes.

Il faut sauver le village Crevet
Le Bleu-Royaume est constitué de plusieurs principautés, mais surtout sur sa frontière septentrionale s'étend une vaste brume qui semble infranchissable et donc, régulièrement, émergent des créatures peu ragoutantes. Or, depuis quelques temps, ces apparitions se multiplient et ce sont des créatures maléfiques de plus en plus puissnates. Non loin de là, stationne une compagnie de légionnaires royaux dirigée par Saléon, pas encore capitaine, mais meneur de troupes depuis un petit moment déjà. Il est missionné par le roi (enfin le roi… l'enfant-roi et son régent, disons) pour défendre, au péril de sa vie s'il le faut, le village au plus près de la singularité, Crevet. C'est là que, semble-t-il, doit se jouer un affrontement dantesque qui a pour enjeu la survie du Bleu-Royaume.

Une gouaille à toute épreuve
Dans cette optique de combat survivaliste, Saléon peut compter sur ses « meilleurs » éléments Varago, L'Esquiche-Poussière, Franc-Caquet et consorts pour détendre l'atmosphère malgré les atrocités avec lesquels ils doivent croiser le fer. de la gouaille, une bonne réplique en plein combat, il y a de quoi passer de bons moments malgré les horreurs qui se trouvent dans le camp d'en-face. La solide équipe construite au sein de cette légion donne une dynamique intéressante entre les personnages qui sont tout de même assez nombreux pour un roman de cette longueur (300 pages qui se lisent assez vite). Aux côtés de ces bourlingueurs aguerris, nous nous retrouvons en bien belle compagnie : une escouade d'Amazones ultracompétitives adeptes de l'arc et du sabre, ainsi que quelques sorciers dont le pouvoir s'affirme de plus en plus, notamment chez le plus vieil adepte qui vient de créer le premier Collège de sorcellerie, chez son jeune novice qui découvre son pouvoir et enfin chez une sorcière-chercheuse qui enquête depuis quelques temps sur le mystère qui met tout le monde en branle. du beau monde donc, fourni car il y a du monde dans ce théâtre des opérations, où chacun a quelque chose à dire sur le récit, même si la parole n'est pas équitablement répartie.

Le style travaillé d'un auteur à suivre
Chevauche-brumes est un roman tout à fait tenu, qui se lit d'une traite, avec une quasi unité de lieu, de temps et d'action. L'intrigue peut sembler convenue, ou tout au moins classique, mais il est souvent important dans un premier roman, surtout avec un univers neuf, construit pour l'occasion, de miser sur une intrigue la plus capitale possible : là, le maintien même de ce monde va se décider, forcément cela pose l'enjeu. En contrepoint des atrocités qui déboulent face aux protagonistes, les dialogues ne sont pas légion, mais font souvent mouche avec des répliques chaloupées bien pensées. La narration, qui prend davantage de place (mais ce n'est pas un souci, prenons par exemple le style de Rachel Tanner qui est également très narratif, l'aspect épique et prenant yest incontestable pour autant). À l'appui de l'épopée narrée, Thibault Latil-Nicolas utilise un vocabulaire travaillé, notamment en termes d'équipement militaire et de techniques de combat où le lecteur peut sentir l'effort soutenu de la part de l'auteur pour utiliser une extrême variété de noms d'armes et de pièces d'armurerie. Quelques bémols peuvent être déceler dans la difficulté de décrire certaines créatures maléfiques, tant elles semblent puissantes, issues d'une magie particulièrement profonde et tenace. Pour autant, ce roman se lit avec envie jusqu'au bout et ce n'est qu'à la toute fin d'ailleurs, que l'auteur ouvre son récit sur un univers bien plus vaste que le lecteur aurait plaisir à arpenter

Chevauche-brumes est donc un roman tout à fait attrayant, nous faisant passer un excellent moment de lecture avec un fort goût de reviens-y !
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