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Critique de Tachan
Quand j'étais étudiante, j'ai eu une grosse phase Kdrama qui m'a fait mettre en pied dans la culture coréenne. Je me suis un peu calmée depuis, mais la Corée est devenu un pays dont l'histoire et la culture m'intéresse. Bien que loin d'être une afficionada comme certains, je prends donc plaisir à lire des titres s'y déroulant. Cependant après ma déception de I love you to the moon, j'avais quelques craintes avec ce roman-ci, ayant peur de voir se reproduire le même schéma. Je vous rassure, ce n'est pas du tout le cas, et j'ai adoré être surprise.
Je remercie donc les éditions KWorld pour m'avoir proposé ce roman, le premier de la nouvelle collection qu'ils lancent. Ayant d'abord été éditeur d'un magazine consacré à la culture coréenne, ils se lancent pour moi avec succès dans l'aventure des romans avec la collection K Story! où ils souhaitent faire honneur à ce pays avec des récits s'inspirant de la richesse de leur culture grâce à des auteurs aussi bien coréens qu'anglophones ou français.
Ici, c'est la plume de Laura Decostayre (site officiel) que j'ai découverte, autrice qui a débuté sa carrière en 2018 avec une romance, suivie de deux autres récits. Elle rêvait d'écrire une histoire destinée aux jeunes adultes, c'est chose faite ici et avec brio selon moi grâce à une attention toute particulière à ses sujets : la Corée, le deuil et l'univers des idols. Elle est en cela accompagnée d'Alice Vuillet (site officiel) qui offre plusieurs illustrations couleurs et noir & blanc pour mettre en image cet univers dans une veine assez réaliste qui en séduira plus d'un.
Pourquoi ai-je aimé cette histoire alors que I love you to the moon dans la même veine m'a laissée de marbre ? Parce qu'ici, ce n'est pas la romance qui compte mais tous les autres sentiments ! En effet, l'autrice nous propose de suivre Lana, une jeune autrice française dont le roman doit être adapté par l'un des plus grands réalisateurs coréens du moment. Elle s'embarque alors pour Séoul pour participer à l'écriture du scénario et elle va loger juste à côté du "Trésor national" du pays, une immense star de K-pop. Dit comme ça, cela ressemble furieusement au roman qui ne m'a pas plu. Je craignais à nouveau de suivre une histoire d'amour bancale qui m'aurait laissé sur ma faim. Quelle ne fut pas ma surprise de tomber plutôt sur une histoire de deuil et d'acceptation de soi tellement plus belle et plus forte !
J'ai adoré découvrir la richesse de l'univers du Murmure des papillons et sa poésie un brin macabre et déprimante, comme dans le Kdrama It's okay not to be okay. C'était puissant d'apprendre que l'héroïne, Lana, cachait un tel mal être et que cette star de la K-pop qu'il allait rencontrer en souffrait également. J'ai beaucoup aimé la douceur avec laquelle l'autrice nous a accompagnés dans cette rencontre qui fut loin de se cantonner à la rencontre de ces deux êtres cachant leur malheur. A côté de Lana, nous faisons la connaissance de tout un groupe d'individus poignant et très importants pour elle, qui sauront gagner leur place à ses côtés pour l'aider à s'accepter et s'aimer, que ce soit son éditeur coréen, père de substitution pour elle, son réalisateur également qui a su lui faire prendre confiance en elle sans la brusquer, ou Eun-Ji le meilleur ami de Jung-Hwa, le fameux trésor national, qui va réveiller son coeur. C'est superbe et poignant.
Les émotions des personnages sont sans cesse à fleur de peau car ce sont un peu des êtres de papier, des êtres en sursit. J'ai aimé voir la puissance du rôle de l'écriture dans cette histoire qui fut une vraie source de thérapie et d'émancipation mais au-delà de ça, ce sont les relations humaines qui m'ont plu. J'ai adoré assister à la naissance de l'amitié si singulière entre Lana et ses deux voisins pop star, dans un cocon coupé de tout et propre à toutes les confidences même si elles furent dures à sortir. C'était tour à tour amusant et touchant de la voir se confronter à l'étrange Jung-Hwa, leader HPI aux réactions inattendue. J'ai été totalement séduite par leur dynamique, je t'attire, je te repousse, du fait de leur ressemblance dans leurs traumas. J'ai été moins convaincue par Eun-Ji et son côté surprotecteur envers son ami et ambivalent envers Lana. Mais ce sont peut-être les deux figures paternelles de l'histoire que j'ai le plus aimées avec leur soutien discret mais solide et indéfectible qui a permis à Lana de s'affirmer aussi en tant qu'artiste.
Le titre est fort de ses relations humaines mais pas que. Laura Decastayre profite de ce récit pour nous montrer tout son amour pour la culture coréenne qu'elle a tenté de nous transmettre avec le plus de justesse possible. J'ai ainsi été touchée par le sentiment que j'ai eu d'une autrice cherchant à montrer aussi bien les bons que les mauvais côtés de la culture coréenne, qui a tenté de montrer ce qui pouvait différer de la nôtre sans jugement la plupart du temps, et qui ne m'a pas donné un sentiment d'artificialité comme dans d'autres titres. Quand elle parle, entre autres, des problèmes de la société coréenne vis-à-vis des troubles mentaux, du suicide des jeunes dues à une pression trop forte ou encore de l'homosexualité, elle le fait avec beaucoup de nuances, en tentant d'être la plus juste possible et on ressent cette émotion. J'ai adoré la façon dont elle décortique avec subtilité ces sujets tout en les dénonçant, notamment pour l'homosexualité et le fonctionnement souvent inhumain de certains labels musicaux. Ce sont des faits connus et/ou à connaître.
Ainsi le temps d'à peine 250 pages, j'ai eu le sentiment de vivre à la fois une très belle aventure humaine auprès de personnages singuliers auxquels je me suis attachée justement à cause de leurs particularités qui ont un quelque chose d'univers aussi, et une découverte d'un pan de la culture coréenne au plus près de celle-ci avec une justesse dans le propos, la mise en lumière et la dénonciation aussi. En plus, pour ne rien gâcher, Laura Decostayre a une très belle plume que l'on retrouve avec beaucoup de force dans les écrits de ses héros mais aussi dans leurs échanges. J'ai été très émue par cette histoire de deuil, de reconstruction et d'appel à s'aimer et s'accepter.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Je remercie donc les éditions KWorld pour m'avoir proposé ce roman, le premier de la nouvelle collection qu'ils lancent. Ayant d'abord été éditeur d'un magazine consacré à la culture coréenne, ils se lancent pour moi avec succès dans l'aventure des romans avec la collection K Story! où ils souhaitent faire honneur à ce pays avec des récits s'inspirant de la richesse de leur culture grâce à des auteurs aussi bien coréens qu'anglophones ou français.
Ici, c'est la plume de Laura Decostayre (site officiel) que j'ai découverte, autrice qui a débuté sa carrière en 2018 avec une romance, suivie de deux autres récits. Elle rêvait d'écrire une histoire destinée aux jeunes adultes, c'est chose faite ici et avec brio selon moi grâce à une attention toute particulière à ses sujets : la Corée, le deuil et l'univers des idols. Elle est en cela accompagnée d'Alice Vuillet (site officiel) qui offre plusieurs illustrations couleurs et noir & blanc pour mettre en image cet univers dans une veine assez réaliste qui en séduira plus d'un.
Pourquoi ai-je aimé cette histoire alors que I love you to the moon dans la même veine m'a laissée de marbre ? Parce qu'ici, ce n'est pas la romance qui compte mais tous les autres sentiments ! En effet, l'autrice nous propose de suivre Lana, une jeune autrice française dont le roman doit être adapté par l'un des plus grands réalisateurs coréens du moment. Elle s'embarque alors pour Séoul pour participer à l'écriture du scénario et elle va loger juste à côté du "Trésor national" du pays, une immense star de K-pop. Dit comme ça, cela ressemble furieusement au roman qui ne m'a pas plu. Je craignais à nouveau de suivre une histoire d'amour bancale qui m'aurait laissé sur ma faim. Quelle ne fut pas ma surprise de tomber plutôt sur une histoire de deuil et d'acceptation de soi tellement plus belle et plus forte !
J'ai adoré découvrir la richesse de l'univers du Murmure des papillons et sa poésie un brin macabre et déprimante, comme dans le Kdrama It's okay not to be okay. C'était puissant d'apprendre que l'héroïne, Lana, cachait un tel mal être et que cette star de la K-pop qu'il allait rencontrer en souffrait également. J'ai beaucoup aimé la douceur avec laquelle l'autrice nous a accompagnés dans cette rencontre qui fut loin de se cantonner à la rencontre de ces deux êtres cachant leur malheur. A côté de Lana, nous faisons la connaissance de tout un groupe d'individus poignant et très importants pour elle, qui sauront gagner leur place à ses côtés pour l'aider à s'accepter et s'aimer, que ce soit son éditeur coréen, père de substitution pour elle, son réalisateur également qui a su lui faire prendre confiance en elle sans la brusquer, ou Eun-Ji le meilleur ami de Jung-Hwa, le fameux trésor national, qui va réveiller son coeur. C'est superbe et poignant.
Les émotions des personnages sont sans cesse à fleur de peau car ce sont un peu des êtres de papier, des êtres en sursit. J'ai aimé voir la puissance du rôle de l'écriture dans cette histoire qui fut une vraie source de thérapie et d'émancipation mais au-delà de ça, ce sont les relations humaines qui m'ont plu. J'ai adoré assister à la naissance de l'amitié si singulière entre Lana et ses deux voisins pop star, dans un cocon coupé de tout et propre à toutes les confidences même si elles furent dures à sortir. C'était tour à tour amusant et touchant de la voir se confronter à l'étrange Jung-Hwa, leader HPI aux réactions inattendue. J'ai été totalement séduite par leur dynamique, je t'attire, je te repousse, du fait de leur ressemblance dans leurs traumas. J'ai été moins convaincue par Eun-Ji et son côté surprotecteur envers son ami et ambivalent envers Lana. Mais ce sont peut-être les deux figures paternelles de l'histoire que j'ai le plus aimées avec leur soutien discret mais solide et indéfectible qui a permis à Lana de s'affirmer aussi en tant qu'artiste.
Le titre est fort de ses relations humaines mais pas que. Laura Decastayre profite de ce récit pour nous montrer tout son amour pour la culture coréenne qu'elle a tenté de nous transmettre avec le plus de justesse possible. J'ai ainsi été touchée par le sentiment que j'ai eu d'une autrice cherchant à montrer aussi bien les bons que les mauvais côtés de la culture coréenne, qui a tenté de montrer ce qui pouvait différer de la nôtre sans jugement la plupart du temps, et qui ne m'a pas donné un sentiment d'artificialité comme dans d'autres titres. Quand elle parle, entre autres, des problèmes de la société coréenne vis-à-vis des troubles mentaux, du suicide des jeunes dues à une pression trop forte ou encore de l'homosexualité, elle le fait avec beaucoup de nuances, en tentant d'être la plus juste possible et on ressent cette émotion. J'ai adoré la façon dont elle décortique avec subtilité ces sujets tout en les dénonçant, notamment pour l'homosexualité et le fonctionnement souvent inhumain de certains labels musicaux. Ce sont des faits connus et/ou à connaître.
Ainsi le temps d'à peine 250 pages, j'ai eu le sentiment de vivre à la fois une très belle aventure humaine auprès de personnages singuliers auxquels je me suis attachée justement à cause de leurs particularités qui ont un quelque chose d'univers aussi, et une découverte d'un pan de la culture coréenne au plus près de celle-ci avec une justesse dans le propos, la mise en lumière et la dénonciation aussi. En plus, pour ne rien gâcher, Laura Decostayre a une très belle plume que l'on retrouve avec beaucoup de force dans les écrits de ses héros mais aussi dans leurs échanges. J'ai été très émue par cette histoire de deuil, de reconstruction et d'appel à s'aimer et s'accepter.
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