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Critique de ladesiderienne


CHALLENGE ATOUT PRIX 2015/2016 (19/20)

Prix Relay des Voyageurs 2012

A l'image du bookcrossing, vous connaissez tous le livre oublié volontairement sur un banc ou ailleurs qui va faire le bonheur d'un autre, voici le "hatcrossing" ou l'histoire du chapeau voyageur qui transforme positivement l'existence de ceux qui le portent.

Oublié par le président François Mitterrand alors qu'il dîne dans une brasserie parisienne, récupéré par son voisin de table Daniel Mercier, le célèbre feutre noir va changer de mains (ou plutôt de tête) pour la première fois et révéler ainsi son pouvoir. En effet, ce modeste comptable à la Sogetec va oser s'affirmer devant son chef et cette assurance inhabituelle remarquée par le directeur financier va lui assurer une belle promotion professionnelle. Les hasards de la vie vont faire que ce chapeau va se retrouver successivement chez Fanny Marquant, jeune maîtresse d'un homme marié, chez Pierre Aslan, célèbre "nez" qui a perdu toute inspiration et enfin chez Bernard Lavallière petit bourgeois qui n'assume pas ses idées de gauche, agissant à chaque fois comme un véritable révélateur de personnalité.

A croire que cet effet bénéfique a déteint sur le livre car cette histoire est purement jubilatoire. Antoine Laurain nous invite en même temps à un voyage dans les années 80 et j'avoue que retrouver les émissions et séries télévisés, les chanteurs, les journalistes et hommes politiques qui ont marqué cette époque (et donc mon adolescence) a été un véritable régal. J'ai complétement adhéré à cette petite fable, qui est l'antithèse de la célèbre morale : "Bien mal acquit ne profite jamais" puisque au cours de ses pérégrinations, ce chapeau va agir comme un talisman. Ce court roman est une bouffée de fraicheur et d'humour qui fait du bien. Au passage, l'auteur n'hésite pas à porter malicieusement quelques petits coups de griffes par ci, par là, et toc pour la bourgeoisie ancrée dans ses mœurs d'un autre temps, et paf pour l'enthousiasme délirant des galeristes d'art contemporain et bing pour les petits travers des people de l'époque.
La fin qui se déroule dans un célèbre café de celle qu'on appelle à juste titre "La Sérénissime" (Place St Marc), ainsi que l'épilogue, sont à savourer de la même manière que l'on déguste un morceau d'excellent chocolat en le laissant fondre lentement dans la bouche. Évidemment, c'est pour moi un 20/20.
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