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Critique de jonatjackson


Me voici de retour, pour une critique sans détour.

Après plusieurs semaines d'absence, je reviens fort de cette lecture qui me faisait de l'oeil depuis plusieurs mois. Je me demandais pourquoi ce livre était si controversé et les avis si mitigés. Je sais pourquoi maintenant.

Pour commencer, la couverture m'avait directement attiré. Mais j'avais peur que cela soit archétypique du livre "belle gueule et connu " mais sous-titré le "navet de l'année". Quoi qu'il en soit, la couverture réussie est porteuse de promesses sanguinaires.

La carte m'a clairement déçue. Peu élaborée, elle me fait penser à une partie de la côte Ouest française rattachée à une partie des Pays-Bas, le tout saucé avec des noms connus tels que Raims, Lion, Limoges,... Des villes reprises honteusement sans la moindre créativité et qui, en plus, n'apparaissent finalement pas dans le roman. Bref, à part les noms de Ancrath et Gelleth, je trouve que le reste est vide.

Pour l'histoire proprement dite. Un style dark fantasy assumé et une agréable pour ceux qui ont l'âme empourpré de crasses ^^ plus sérieusement, j'ai eu du mal avec les premiers chapitres car l'auteur nous plonge directement dans l'action, avec une tripotée de gens qui se trouvent être des mercenaires qu'on est censé connaître depuis un moment et qui ont tous un problème mentale avec la mort. Difficile d'entrer dans la partie dans ces conditions.
Ensuite, vient ce grand malade de Jorg d'Ancrath, honoré Prince de la province portant le même nom et en fuite de chez lui sans explication aucune. C'est une sorte de psychopathe notoire qui se plaît à faire ce qu'il veut, quand il le veut, et personne ne lui donne d'ordre. Sorte de sale gosse sanguinaire imbu de lui-même comme personne et possédant ces côtés d'une pièce, un côté énervant et l'autre attachant. Il peut tout aussi bien égorger un mercenaire de sa troupe parce que celui-ci va l'ennuyer qu'éventrer des soldats ennemis ou encore manger le coeur d'un nécromancien pour impressionner la galerie. Faut savoir que le gaillard a 14 ans et est un grand fan de Plutarque et autres philosophes (qu'on se demande encore qu'est-ce que ces gars viennent foutre dans un roman Dark Fantasy).
Son intelligence n'a d'égale que sa scandaleuse réussite sur tout ce qu'il entreprend. On a le sentiment que tout est trop facile. Sauf quand son père entre en scène. Là, il à l'air presque humain ^^
Le découpage des chapitres est rapide, donnant une vitesse dans un rythme parfois un peu amorphe (je repense à l'ascension de la troupe jusqu'à Castel Rouge, bon sang ce que c'était long). Les citations en début de chapitre, illustrant à chaque un personnage de la compagnie des mercenaires, est un plus vraiment sympa. Par contre, les flash back m'ont parfois perdu. Ces retours en arrière sont importants à la compréhension des sentiments et motivations du jeune Ancrath (on apprend notamment le meurtre de son frère et sa mère, sa rencontre avec le Nubain et les premiers mercenaires,...) mais donnent un sentiment de faux rythme dans le récit. le découpage et la façon de distiller les flash back auraient pu être pensés différemment. le passage avec la sorcière des rêves était particulièrement incompréhensible à mon sens.
Ensuite, il me semble qu'il y ait quelques défaut de traduction, ou d'écriture tout simplement, qui m'ont fait lever un sourcil de temps en temps. Des répétitions notamment avec la première page où je me suis dit que si tout le roman était ainsi, j'allais vraiment pas m'amuser. Heureusement, la qualité augmente au fil du roman (page 11 : Les cadavres prenaient la pause en bons cadavres q'ils étaient).
Nos joyeux lurons vont sans cesse être en mouvement, la retranscription des déplacement nous permet de presque souffrir avec eux. Et pourtant le récit se concentre sur quelques lieux seulement que sont le château-cime d'Ancrath, Castel Rouge de Gelleth, la Hantise ou encore les marais.
Puis surgissent certains éléments qui vous font vous demander si Mark Lawrence n'a pas usé de produits illicites pendant son écriture. Comme lorsque le fantôme pénètre Jorg dans les marais puis se barre sans demander son reste parce qu'il a eu peur du jeune prince, ou lorsque, et ça j'ai vraiment pas compris le délire, Jorg et ses amis se retrouvent au sommet des marches pour atteindre Castel Rouge et se retrouvent confronté à une porte forgée en pierre-de-bâtisseur (mais c'est qui ces bâtisseurs ???) et qu'en découvrant un renfoncement dans le mur, la porte lui lance à éloquent mais non moins surprenant : "Capteurs externes en dysfonctionnement. Données biométriques indisponibles". J'ai trouvé ça un peu trop What The F...k pour moi. Quand la Dark Fantasy rencontre Star Trek.
Enfin, on comprend seulement sur le dernier quart de l'histoire que Jorg ne possède pas toutes ses capacités par hasard. L'explication arrive très tard à mon goût et, encore une fois, le Prince Ecorché réussit un tour de passe grâce à sa chance toujours aussi scandaleuse pour le grand final qui n'en est pas vraiment un. Trop facile comme je le disais.

Bref, les idées sont très bonnes, les descriptions, quoique parfois incompréhensibles à certains moments, restent de bonne qualité, la noirceur du roman donne un côté excitant et de nombreuses surprises viennent parsemer le récit. Mais voilà, beaucoup de défaut qui ont rendus ma lecture hachée, des passages parfois inintéressants, d'autres vraiment inutiles, d'autres qui auraient pu être retravaillés différemment,...
On sent clairement que le récit a un gros potentiel et que, retravaillé avec une meilleure qualité, il aurait pu s'élever à un niveau bien plus important qu'en l'état actuel. A voir pour les deux autres opus de la série s'ils restent dans la même lignée ou si la qualité s'en trouve meilleure.
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