Richard
Lenzini aurait voulu être un artiste mais il n'est qu'un cadre moyen travaillant dans le secteur bancaire. Il a deux enfants, une femme et l'espoir d'obtenir une belle promotion dans la banque qui l'emploie.
Cette stabilité apparente s'effondre quand Richard commence à parier, raisonnablement au début puis l'engrenage se met en place. A l'abri derrière son écran, il pense maîtriser le temps et la chance. Un monde nouveau s'ouvre à lui, un monde où il est facile de parier à tout moment sur un match norvégien, turque ou colombien. Pris par
les démons du jeu, le temps n'a plus d'importance, ni sa famille, sa seule limite étant celle de sa carte bancaire.
C'est dans cette spirale addictive implacable que nous entraîne
Erwan le Bihan. Pour son premier roman, il s'attaque à la figure littéraire du joueur. Si ce thème n'est pas une première (on pense au joueur de
Dostoïevski en tête), cela reste une figure peu exploitée comparativement aux personnages littéraires rongés par l'alcool ou les drogues (voire le sexe). Pourtant la logique est la même et
les démons du jeu peuvent être aussi dangereux que les vapeurs d'éthanol.
Dans cette quête sans fin aux airs nihilistes, l'addiction de Richard l'amènera très loin sur les sentiers de la perdition. Une fable moderne cruelle où les plus gros dangers peuvent prendre la forme d'une simple adresse URL.
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https://lecafesport.blogspot.. Commenter  J’apprécie         200