Requiem pour un joueur

Avant de commencer ma critique, je souhaiterais remercier Masse Critique et les éditions Locus Solus ( que je ne connaissais pas) de m'avoir offert ce livre.

Requiem pour un joueur est l'histoire d'une descente aux enfers suite à une dépendance aux jeux.

Richard Lenzini, est banquier, destiné à une promotion très importante. Il est marié à Karine qui tient une galerie d'art et ensemble ils ont deux enfants. Ça, c'est pour le décor. Mais voilà, un jour, bêtement et par hasard, Richard se met à jouer au loto sportif et à partir de là tout bascule. Pas au début, non, les sites sont vicieux: pour appâter le client on le laisse gagner, oh certes pas grand chose, 45 euros, puis 120€ qu'il reperd aussitôt, puis il regagne 3500€ puis reperd tout..et l'engrenage infernal est en place. Comme une drogue, tout est bon pour jouer, pour espérer toucher le gros lot jusqu'au mensonge, utilisation de la carte bleue de son épouse, des demandes d'argent auprès des amis...jusqu'à la perte du héros.

Avec un rythme saccadé, rapide, l'auteur nous entraine dans la chute du héros sans que nous puissions faire quoi que ce soit, comme d'ailleurs tous les autres personnages du roman qui n'arrivent pas à le raisonner.

J'ai bien aimé, le roman est facile à lire. Seul bémol...la fin est une fin ouverte et pour ceux qui n'aiment pas ce genre de final, cela peut s'avérer frustrant !

Richard Lenzini aurait voulu être un artiste mais il n'est qu'un cadre moyen travaillant dans le secteur bancaire. Il a deux enfants, une femme et l'espoir d'obtenir une belle promotion dans la banque qui l'emploie.
Cette stabilité apparente s'effondre quand Richard commence à parier, raisonnablement au début puis l'engrenage se met en place. A l'abri derrière son écran, il pense maîtriser le temps et la chance. Un monde nouveau s'ouvre à lui, un monde où il est facile de parier à tout moment sur un match norvégien, turque ou colombien. Pris par les démons du jeu, le temps n'a plus d'importance, ni sa famille, sa seule limite étant celle de sa carte bancaire.

C'est dans cette spirale addictive implacable que nous entraîne Erwan le Bihan. Pour son premier roman, il s'attaque à la figure littéraire du joueur. Si ce thème n'est pas une première (on pense au joueur de Dostoïevski en tête), cela reste une figure peu exploitée comparativement aux personnages littéraires rongés par l'alcool ou les drogues (voire le sexe). Pourtant la logique est la même et les démons du jeu peuvent être aussi dangereux que les vapeurs d'éthanol.

Dans cette quête sans fin aux airs nihilistes, l'addiction de Richard l'amènera très loin sur les sentiers de la perdition. Une fable moderne cruelle où les plus gros dangers peuvent prendre la forme d'une simple adresse URL.

Lien : https://lecafesport.blogspot..

Merci à Masse Critique et aux éditions Locus Solus qui m'ont permis de découvrir ce court roman.
Un bon moment de lecture sur l'addiction. Quelle addiction ? drogue ? alcool ? non le jeu, les paris sportifs. L'auteur décrit la déchéance de son héros pris dans cette addiction, incapable de s'arrêter de parier, de jouer. L'auteur décrit méticuleusement la chute professionnelle et familiale de son héros. Vraiment intéressant.
J'avoue que la fin du roman m'inquiétait. Happy end avec retour avec femme et enfants ? Suicide du héros ? Plus j'approchais de cette fin, alors que j'appréciais le roman, plus je m'inquiétais. Erreur ! La fin est vraiment à la hauteur du roman.
J'ai apprécié ce roman, au thème rare.

Bon ben, tout est dit dans la quatrième de couverture: c'est l'histoire d'un mec qui plonge dans l'addition aux paris en ligne et qui ira jusqu'au bout. Voilà, pas là peine de le lire d'autant que sur le plan littéraire ça n'a pas grand intérêt. Emmanuel Carrère raconte la même histoire dans Hors d'atteinte mais au mois c'est bien écrit et il y a du suspens.