AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jpryf


jpryf
28 février 2015
J'ai assisté le 27 février au Parvis à la présentation du roman que vient de publier Eric le Bot sous le titre le cousin de Bruegel aux Editions In8 (http://www.editionsin8.com/). Il m'était difficile de manquer cette présentation puisque Eric le Bot est un de mes confrères et qu'il a même fait un court passage à mon cabinet. Je savais de lui qu'il aimait le théâtre et j'ai encore le souvenir de l'Antigone qu'il avait monté il y a quelques années. Je ne lui connaissais pas , par contre, son goût de l'écriture.
Marc Belit a fait une présentation passionnante et il a montré son enthousiasme pour ce premier roman, il en a fait une lecture qui met en avant l'évocation de thèmes quasiment métaphysiques : la mort, la création artistique, le pacte faustien entre l'artiste et le diable et il a, ce faisant, donné à l'auditoire l'envie de se plonger dans le livre ce que j'ai fait aussitôt de retour chez moi.
Autant dire tout de suite que je ne connaissais Bruegel que de nom et que son oeuvre m'était étrangère. Tant mieux, dans le fond, puisque je suis entré vierge, si je puis dire, dans ce roman.
Une seule chose m'est venue à l'esprit avant de le lire, le souvenir de ce que un de mes écrivains préférés, Marguerite Yourcenar aimait beaucoup la peinture flamande et notamment l'oeuvre de Bosch et de Bruegel. Une exposition en 2013 a mis en évidence les rapports de l'oeuvre de cet écrivain avec la peinture flamande. Voir ce lien :
http://alambretcommunication.pagesperso-orange.fr/pagenouveautes/CP%20et%20DP/DP-MYourcenar-PeintFlamande.pdf

http://www.amazon.fr/Marguerite-Yourcenar-peinture-flamande-Sandrine/dp/9461610513
Mais venons-en au roman. Et d'abord le style car c'est la qu'est l'écrivain. Ce livre se lit bien et la réussite est d'abord dans le fait que l'auteur sait nous rendre la vie de cette époque, une vie qui nous paraîtrai aujourd'hui pas très propre, avec ses maladies, une sorte d'humidité ambiante. On a guère de mal a imaginer cette Flandre et son climat, souvent difficile (il y a de très beau passage sur ces temps de pluie et de boue), et l'atelier de l'artiste finit, à la lecture, par nous devenir familier. Ne serait-ce que pour cela le roman serait réussi.
On se laisse prendre au récit de « l'espion » et on lit ses rapports à son maître avec intérêt en attendant la suite, il y a presque du suspens et c'est l'ensemble des informations qu'il donne qui restitue, par petites touches, à la manière d'un peintre, et l'époque et l'atmosphère de l'atelier.
Sur le fond le livre pose plus de questions qu'il n'en résout où, plutôt, conduit le lecteur à se poser mille questions sur l'art, la création, cette sorte d'esclavage dans lequel se trouve tout artiste taraudé par une volonté de dire et de trouver. Il y a dans ce roman l'apparition de personnage énigmatique dont on ne sait pas qui ils sont : le diable, la mort…..Et la fin ajoute encore au questionnement. Je n'en dirai rien pour laisser au lecteur la découverte seulement ceci : tout artiste n'est il pas un fou qui veut se confronter avec le sens de la vie, l'horreur du temps qui passe et la mort ?
Et puisque j'évoquais, en commençant, Marguerite Yourcenar je dois dire que l'un de ses grands héros, Zenon est poursuivi par les même obsessions que le Bruegel de ce roman.
Roman réussi donc et dont je conseille la lecture ainsi que le découverte ou la redécouverte de Peter Bruegel.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}