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Critique de Andromeda06


Depuis "Ces jours qui disparaissent", il était inévitable que je revienne vers Timothé le Boucher. Ce n'était pas prévu dans l'immédiat, ni avec "Dans les vestiaires" (c'est "Le patient" que j'avais davantage repéré), mais nos chemins se sont croisés lors de ma dernière visite à la bibliothèque, in extremis d'ailleurs, puisque j'avais déjà fait mes choix et qu'il m'a fallu en sacrifier un si je voulais repartir avec.

Timothé le Boucher change ici complètement de sujet et s'adresse également à un public plus large. On y suit un groupe d'adolescents (garçons) dans les nouveaux vestiaires du collège. Nouvelles peintures et nouveau design : bleu-vert dans le sas principal où les bancs le long du mur ont remplacé les casiers, rose dans les toilettes qui n'ont plus de séparations, et enfin des douches collectives à la place des cabines individuelles. Contents de leurs nouveaux vestiaires, les garçons sont également déstabilisés, notamment parce qu'il leur est désormais difficile de cacher leur intimité et leurs complexes. Se déshabiller et se laver aux yeux de tous n'est pas donné à tout le monde. S'il y en a pour qui ce changement ne dérange pas, certains, en revanche, se tourneront face au mur, d'autres ne prendront tout simplement pas leur douche ou détourneront l'attention sur les défauts des autres.

C'est ainsi qu'on est amené à nous parler d'harcèlement et de violences scolaires, de souffre-douleur et de moqueries, de puberté, de sexualité ou encore de voyeurisme. Il y est beaucoup question de cruauté entre les adolescents. D'un jeudi à un autre, on retrouve toujours le même groupe de garçons, on y voit évoluer les relations entre les uns et les autres et leur "rang" dans le groupe (du plus populaire à la tête de turc). Il nous est montré comment la place et le rôle de chacun peuvent être à ce point malléables, pour un mot ou un geste de travers, ou encore une vidéo filmée à votre insu qui tourne sur les réseaux...

D'une petite brimade au début, on a tôt fait d'arriver au drame inévitable si rien n'est fait entre temps...

Le sujet choisi par Timothé le Boucher n'est pas le plus rigolo, mais entre parfaitement dans l'actualité. Je n'ai pas été aussi remuée que dans "Ces jours qui disparaissent". J'ai eu envie, en revanche, de distribuer des claques à la pelle. C'est fou ce que l'effet de groupe peut avoir comme conséquence sur les comportements. Quelques-uns ont su de temps à autre me toucher individuellement, malheureusement l'envie de le tarter la page suivante se fait vite sentir dès lors qu'il redevient un petit c** quand il retrouve ses potes.

L'adolescence, c'est quand même une période terrible. Les jeunes peuvent être adorables entre eux, autant qu'ils peuvent être tout le contraire. Ils se cherchent, le corps change, l'apparence a son importance, autant que les marques (chères de préférence) qu'il faut porter, les hormones se réveillent, etc. Timothé le Boucher aborde tout ça dans son roman graphique et il le fait relativement bien, même si la méchanceté prédomine sur toute l'histoire. On n'en ressort pas rassurés car l'auteur met le doigt là où ça fait mal : son intrigue est malheureusement et cruellement réaliste...

Un petit mot sur les dessins : Plutôt classiques, épurés, aux traits fins, ils n'ont rien d'exceptionnel mais s'accordent assez bien avec l'histoire. Là où j'ai eu un peu plus de mal, c'est pour retenir le prénom de chacun, je me suis davantage fiée à leur visage.

On dit que l'adolescence, c'est l'âge bête. Ça ne concerne évidemment pas tous les jeunes (heureusement ! ... enfin j'espère !), l'auteur, en tout cas, ne fait rien pour démontrer le contraire...
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