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Critique de gilles3822


Donner un avis de lecture sur un ouvrage de le Clézio semble un exercice quasi sacrilège, pensez donc, un prix Nobel de littérature, reconnu par ses pairs, humaniste convaincu de par son expérience de vie, et non pas seulement par ses écrits. Il a enseigné et vécu à Séoul, ville dont il semble s'être entiché mais curieusement, le lieu n'est pas fondamental dans le déroulé du livre. L'accompagnement des anciens est le thème de l'ouvrage, la fin de vie dans le respect des personnes âgées est ici traitée avec une grande délicatesse. le fossé générationnel entre les deux personnages principaux donne de l'amplitude à la considération dont fait preuve la jeune accompagnatrice envers son aînée. La jeune fille, pour fuir une famille hostile, subvient à ses besoins en racontant des histoires à une vieille femme alitée. Celle-ci n'est pas toujours d'une humeur facile car elle souffre et ne supporte pas la contradiction. Les relations entre les deux femmes sont sujettes à éclipses mais le besoin d'un autre univers devient de plus nécessaire pour la vieille dame, l'évasion sensorielle provoquée par les petites histoires de Bitna rend sa présence indispensable. Les scénarios inventées n'ont que peu de rapport avec le monde ancien de la malade, ils sont le prolongement des rêves de la jeune femme, seule à Séoul, le récit parlé lui permet d'exister, d'avoir une écoute, inexistante dans la grande cité, habitant seule et ne rencontrant personne d'autre que ses condisciples à l'école. La rupture de la solitude provoquée par cette curieuse demande de "raconteuse d'histoires" donne au roman une connotation sociologique, évocation de la difficulté de vivre dans les grandes métropoles, ici, Séoul, transposable ailleurs.
On a connu JMG le Clézio plus flamboyant mais ce n'est pas le propos, c'est une lettre d'amour à la capitale sud-coréenne.
Moment plaisant de lecture.
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