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Critique de Isa0409


🌊 « C'est au début de l'hiver qu'il est parti, vers le milieu du mois de novembre. Quand les pensionnaires se sont réveillés, dans le grand dortoir gris, il avait disparu. On s'en est aperçu tout de suite, dès qu'on a ouvert les yeux, parce que son lit n'était pas défait. Les couvertures étaient tirées avec soin, et tout était en ordre. Alors on a dit seulement : « Tiens, Daniel est parti ! » sans être vraiment étonnés parce qu'on savait tout de même que cela arriverait. »
(P.12)

🌊 Il est des appels irrépressibles, des cris étouffés, des élans incontrôlables. Des fascinations inexplicables. La mer était tout ceci pour Daniel. Il ne l'avait que si peu vue certes, mais son immensité, son infinité et tout ce qu'elle représentait l'attiraient inévitablement. Il se la figurait impétueuse aux marins mais si douce aux amants, tantôt troublée par les vents, tantôt domptée par le soleil. Il la devinait, l'imaginait. Par chance, son rêve à lui était si proche, si tangible, il savait que la mer n'était pas si loin après tout et qu'à tout moment il pourrait la rejoindre… Il n'avait qu'à quitter l'école un jour et enfin il la verrait. Enfin…

🌊 Partir… il était « parti », comme ils disent. Mais lorsque l'appel est si fort, on ne quitte pas vraiment sa vie, ses amis, sa famille. On rentre. La où l'on devrait être, où l'on n'a jamais été. du jour où il l'a vue, ce jour où ses mille reflets bleus l'ont aveuglé, où son sel l'a brûlé, où son ressac l'a bercé et son écume caressé, alors sa vie a commencé. On ne voit pas la mer ; on la vit. Et alors tout, absolument tout devient secondaire : les jours qui passent, ceux qui autrefois nous entouraient, la vie que l'on menait. La mer vous prend et vous emporte. Si l'on joue contre elle, elle se fait miroir pour vous séduire avant de vous avaler dans ses flots… pour toujours… Et alors l'on devient un vague souvenir.

🌊 « Celui qui n'avait jamais vu la mer » est une courte histoire, récit d'une fascination dévorante entre un jeune homme et la mer. Récit de courage, de lâcher prise et d'incompréhension. de soi contre les autres. de survie contre la vie. La mer, parmi tous les éléments, est un thème récurrent dans la littérature, mais j'ai particulièrement aimé la manière dont l'auteur la dépeint ici : une force mère de tourments, insaisissable et pourtant irrévocablement attirante.
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