AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bobfutur


Hasard ou choix inconscient, je me retrouve à lire une histoire de vampires durant le « dia de bruxa » (se prononce « brrouch' »), jour des sorciers / sorcières ici au Cap-Vert (comme toutes les voyelles finales sont escamotées, et que tout le monde s'en fout, le genre reste plutôt indéterminé…), fête possiblement traditionnelle — coïncidant vaguement avec l'Haloween à présent commercial — où tout un chacun en profite pour s'exercer au vol sur balais, et plus sûrement à bambocher jusqu'au matin, jour de tous les saints…

Présenté comme le premier véritable roman de vampire, brandissant son antériorité d'une génération avec son plus illustre représentant, ( non… ni Annie Lennox… ni Robert Smith… mais Vlad Dracula ! ) ayant connu de nombreuses éditions et traductions successives (toujours le même souci… laquelle choisir ?) — ici c'est la version Actes Sud dont je vous parle, éditeur connu entre autres pour sa passion, parfois douteuse, des nouvelles traductions — ce petit livre de tradition gothique brille surtout par la grande variété d'interprétation qu'il propose, ainsi que par la trouble sensualité qui s'en dégage.

L'analyse qu'en donne son traducteur Gaïd Girard, bien qu'excellente, parait à présent un peu datée (1996), tant une lecture post-moderne de ce livre est à présent impossible à éviter, ouvrant ainsi la voie à une énième ré-édition, ce que la très graphique et conceptuelle maison Tendance Négative a semble-t-il réalisé (deux-trois différences dans les traductions semblent l'indiquer… sinon, l'objet est superbe, percé de part de deux petits trous…). On pourrait y parler de la culture du viol propre aux vampires, bien que Girard parle déjà d'indécision sexuelle…
Enfin bref, une histoire de vampire à consonance saphique, cela ne peut qu'interpeler…

En passant, on remarquera encore une quatrième de couverture qui divulgache tranquillement toute l'intrigue, en deux phrases seulement. Rassurez-vous, ce n'est pas celle-ci qui est reprise sur la fiche Babelio…

Sinon le livre en lui-même présente une séduisante histoire à tirer par les cheveux, efficace dans son écriture et dans ses non-dits (à se demander si la censure n'était pas aussi une lumineuse contrainte littéraire…), certes assez courte et sans grandes surprises, mais justifiant amplement son statut de classique.

On s'habituera à considérer trois étoiles comme une jolie note, pour ces livre incontournables dont le souvenir se résume parfois à un hochement de tête, une croix dans la marge, sans que les poils ne s'hérissent pour autant…
Commenter  J’apprécie          887



Ont apprécié cette critique (82)voir plus




{* *}