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Critique de ecceom


Comment éviter la rouille

Ouvrage étonnant !
Maxime le Forestier nous dévoile un autre personnage que celui qu'au fond, nous aimons en croyant le connaître. En effet, MLF expose l'espèce de malentendu qui le poursuit. Symbole du chanteur baba, il ne l'est pas vraiment et n'a pas été très concerné en son temps, par mai 68. Hippie malgré lui, donc. Il regrette même n'avoir pas pu manger en bonne conscience, un Mc Do dans la Maison Bleue... Exemple frappant : quand il pratique l'équitation, sa passion, il préfère le manège et sa discipline, aux randonnées sauvages. Un Maxime finalement assez inattendu, avec un indéniable fond bourgeois, sans que cela soit péjoratif.
Sa volonté de ne pas être figé dans un cadre déterminé, l'a conduit aussi, à se débarasser de son image. Au physique d'abord quand il a rasé sa barbe, mais aussi au niveau musical. Ainsi, alors que tout le monde lui dit qu'il n'est jamais meilleur qu'avec juste des guitares et une contrebasse, il souhaite enrichir son "son" avec des ordinateurs, guitares et batterie (tout en admettant que quand on ajoute ce type d'instruments, le son se périme plus vite).
MLF libertaire ? Il aurait souhaité lutter contre le téléchargement illégal par la propagation des virus vengeurs...

Autre sujet d'étonnement, moins agréable celui là : la forme. Alors que le livre est rédigé avec l'aide d'une journaliste, il est incroyablement mal foutu, avec une chronologie hasardeuse, des digressions qui nous font passer brusquement d'un voyage en corbillard aux restos du coeur, des paragraphes incomplets...Un exemple : "Pour être équilibré, j'en citerais deux : Lang et Sarkozy....".et il ne parle que du second ! Certains développements dégagent une certaine langueur et génèrent même un peu d'ennui. N'espérez pas non plus avoir trop de détails intimes, mais après tout, pour cet homme qui place Brassens au dessus de tout, c'est un peu normal, non ? ("pour lui, montrer en plein soleil, son coeur, ou son cul, c'est pareil").

Sinon, pour qui s'intéresse à l'artiste et l'homme, ce livre recèle quand des informations intéressantes (je ne savais pas, par exemple, que MLF avait fait son service militaire dans les commandos parachutistes -d'où la chanson), parfois tristes (le départ de son père, le handicap de son fils) ou franchement passionnantes (l'évolution du milieu des compagnies de disques avec l'apparition du marketing prédominant, ses difficultés à composer sur des rythmes différents qui l'obligeront à abandonner ses alexandrins)... et mérite de ce fait, la lecture. de plus, des entretiens avec sa famille, ses musiciens et les personnes "du métier" complètent l'ouvrage et apportent un éclairage toujours plaisant, parfois décapant. L'interview de Jacques Weber est formidable et on se dit qu'il a parfaitement résumé le bonhomme.
Bilan mitigé donc, si on veut rester objectif. Mais quand on aime MLF et que l'on accepte de passer sur les petites imperfections, comme on a courbé le dos durant les années d'errance artistique, il est permis d'envisager une étoile supplémentaire...
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