AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Ogrimoire


C'est un monde violent que celui d'Alba, cette Angleterre divisée en sept royaumes, soumises aux invasions des pictes, des Hiberniens et des nordiens appelés « ceux de l'ours ». Violent, et sombre, dans lequel la guerre couve toujours, chacun tentant de tenir ses positions, mais dans lequel les bons ne sont pas forcément des paladins.

Dans ce monde, les tenants des anciens dieux – Merlin, mais également Nimue, dame des lacs et des rivières – tentent de s'opposer à l'avancée de la chrétienté et de son dieu unique et bizarre. Une vision de Nimue amène cette dernière à quitter son refuge des Marches perdues, à la rechercher de Calibur.

Pendant ce temps, les intrigues de Merlin semblent porter leurs fruits. Il a créé les conditions pour qu'Arthur et Elwen, la fille du roi Leodan, se rencontrent « fortuitement ». Et ses espoirs ont été couronnés de succès, les deux jeunes gens se sont vus – reconnus ? -, et ont développé des sentiments réciproques. le plan consiste à faire en sorte qu'Arthur, qui, en tant que bâtard, n'aurait aucune chance d'accéder au royaume de son père Brùde, acquière une notabilité en épousant la fille de Leodan.

Les troupes mercenaires menées par Arthur soutiennent alors Leodan dans son combat contre Cadwell, et assurent la victoire, mais sans pouvoir empêcher la mort de Leodan. Dans le même temps, Mordred, le fils légitime de Brùde viole la fille du roi Eliacus, et tue ce dernier. Brùde ne peut faire autrement que d'exiler son fils, avant d'être emporté subitement par un coup de sang. En quelques jours, ce sont trois des sept rois, et l'un de leurs héritiers, qui disparaissent…

Cette noirceur est largement rendue dans cette intrigue fidèle mais qui s'autorise également des pas de côté prometteurs ; par des dessins – Benoît Dellac et Paolo Martinello, chapeau bas, messieurs ! – aux tons passés, souvent sombres, d'une grande précision de détail. Les paysages sont âpres – si l'on était mauvaise langue, on dirait que le Royaume-Uni est à l'honneur -, les caractères également.

Je retrouve bien dans ce premier tome l'atmosphère de la version d'une Mary Stewart – le Roi de lumière – dans laquelle Merlin tire des ficelles dans l'ombre. On est bien loin de la version « blanc-bleu » d'un Disney…

Une belle réussite, qui donne envie de découvrir la suite. Et vous, prêts à prendre le chemin d'Alba ? Alors enfilez votre armure, dépoussiérez votre vieux grimoire – non, ceci n'est pas de l'auto-promo déguisée -, montez votre meilleur destrier, et en avant !
Lien : https://ogrimoire.com/2024/0..
Commenter  J’apprécie          192



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}