[...] en ce qui concerne mes lacunes sur cet énorme sujet, je ne peux qu'implorer le pardon et paraphraser ce que H. M. et N. K. Chadwick ont écrit dans la préface de leur ouvrage Growth in English Literature : "Si j'avais lu davantage, je n'aurais jamais achevé cet ouvrage". Et j'ajouterai ceci : si j'avais su qu'il y avait autant de choses à lire, je n'aurais jamais osé commencer à écrire. Je dois aussi avouer qu'il m'est parfaitement impossible de dresser une liste de toutes les sommités dont je me suis inspirée. Je ne peux qu'espérer, en toute humilité, que ma trilogie sur Merlin pourra être, pour quelques nouveaux enthousiastes, un commencement.
Le ciel noir s'étirait à l'infini parmi les sphères, vers quelque monde fantastique où marchaient des dieux, où soleils et lunes se mouvaient comme des pétales voltigeurs. Il existe une puissance capable d'attirer les yeux et les cœurs des hommes vers un ailleurs, hors de cette lourde glaise qui les retient au sol. La musique peut aussi les emporter au loin, tout comme le clair de lune, et l'amour, je suppose, bien que je n'aie jamais connu celui-ci qu'au travers la pratique d'un culte.
Voilà une vérité propre à tous les vieillards : le passé récent est embrumé, tandis que les souvenirs lointains, eux, demeurent clairs et vivement colorés.
Roi ou pas, jeune messire, peu importe ce que les gens savent, il y a toujours quelqu'un qui en sait davantage.
Car je te le dis, un roi naîtra de cette union et son nom servira de bouclier. Il protègera les hommes jusqu'à ce que ce beau pays soit englouti par la mer d'une côte à l'autre et que ses habitants quittent la terre pour aller vivre parmi les étoiles.
Je n'ai jamais compris pourquoi un homme, qui accomplit son métier et dont les oeuvres prouvent son habilité, devrait être en admiration devant les princes. Leurs tâches différent, voilà tout.
J'aurais dû me douter que, dans cette affaire, nous serions aussi étroitement liés que les deux côtés d'un jeton, et que nous agirions de concert selon ou contre notre propre volonté. Les dieux se contentent de s'asseoir au bord du plateau de jeu et déplacent les hommes en fonction de leurs rôles de procréateurs ou d'assassins.
J'aurais dû le savoir, mais j'étais tellement habitué à percevoir la voix du dieu dans les flammes ou dans les étoiles que j'avais oublié d'écouter les conseils de humains.
Les formes carrées des pierres taillées, aux angles parfaitement dessinés, se devinaient encore sous les jeunes plants envahissants des orties, ces buissons piquants qui prolifèrent partout où des hommes sont installés. Pourtant, même ces mauvaises graines sont les bienvenues ; elles sont indispensables dans quantité de préparations curatives. En outre, dès que la maison serait achevée, je planterais un jardin, élément essentiel dans l'art de cultiver la paix.
Je savais ce que j'allais trouver : un sanctuaire plein de poussière et de courants d'air [...]. Mais il est possible, me dis-je [...] que les anciens dieux qui avaient surgi, tels les chênes, les plantes, les rivières... il est possible que ces êtres faits d'air, de terre et d'eau de notre pays soient plus difficile à déloger que les dieux de Rome en visite.
Mais ceux qui traitent avec les dieux savent bien que, lorsque ces derniers font des promesses, ils les dissimulent sous une auréole éblouissante, et qu'un sourire affiché sur leurs lèvres n'est pas toujours signe que leurs faveurs vous sont acquises.