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Critique de Woland


Les Ombres de Morgat


J'ai hésité, j'ai hésité mais je me dois de demeurer impartiale. Mme le Mer aime la Bretagne - notre Bretagne à toutes les deux - c'est sûr mais il ne suffit pas d'inventer une fin abracadabrante et de semer la route qui y mène d'incidents bizarres, à tout le moins insolites, avec un personnage colérique, suspect ou étrange à chaque virage, le tout sur un décor breton cent-pour-cent, avec des noms bretons et un peu de pluie (notre éternelle couleur locale, dont nous sommes si fiers ;o) ) pour arriver, dans le policier, au statut par exemple d'un Jean-François Coatmeur, auteur pour lequel je n'ai pas de sympathie particulière mais dont je reconnais le talent.

Chez tout créateur, il y a du bon et du mauvais. Chez le Mer, si vous prenez "Le Faucheur du Menez-Hom", assez subtile variation sur l'apparition crépusculaire de notre Ankou-A-Nous, ou même "La Lame du Tarot", dont l'action se situe à Brest mais que les "lourdeurs" (aux deux sens du terme) de l'inspecteur-adjoint - un bon gros "'bien de chez nous", Ma Doué ! - tirent dangereusement vers les ombres insondables de l'Océan tout proche, vous pouvez lire avec aisance et un petit sourire bonhomme en vous disant qu'il faut de tout pour faire un monde.

Mais alors, avec "Les Ombres de Morgat", qui se déroule dans une pension de famille en été, dans le Sud-Finistère, vous avez beau vous cramponner : rien ne va. Personnages "téléphonés", aucune subtilité, fausses pistes grosses comme un clan de boas constrictors suralimentés, passé que l'auteur veut nous rendre si mystérieux qu'on se doute vite qu'il ne l'est pas du tout, et enfin "chute" à laquelle on ne croit pas une minute même si elle plaira à certains représentants d'une communauté assez réduite - je n'en dirai pas plus - tout est d'un bancal ... On a même l'impression que l'auteur ne s'intéresse pas à son intrigue.

La morale, bien sûr, est respectée et le Vilain est jeté en Prison. C'est bien fait. (Le roman étant sorti en 2005, au temps où le ministre de l'Intérieur s'appelait encore Sarko on peut penser qu'il y passera même un peu plus que les deux minutes traditionnelles exigées par les représentants de l'actuel quinquennat. )

On peut le penser certes mais ne ferions-nous pas erreur ? ...

Ce livre étant, selon mon humble avis, une erreur de son auteur, il faut admettre que le lecteur, lui aussi, a le droit à ses propres erreurs. D'ailleurs, peut-être, malgré tout, ce petit roman, qui ne casse pas trois pattes à un oursin de Morgat, vous plaira-t-il malgré cette fiche. Qui sait ? Essayez toujours ... ;o)
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