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Critique de gill


gill
28 septembre 2018
Ce livre est un véritable cadeau offert à la littérature populaire.
Car Gustave le Rouge en est assurément l'un des maîtres.
L'homme est méconnu, même si Blaise Cendrars, dans "L'homme foudroyé" en a fait un portrait idéalisé et fantasmé.
L'écrivain, sous-estimé et méconnu, est aujourd'hui presque oublié.
Et pourtant sa vie fut un roman, et son oeuvre est un véritable fourre-tout plein d'idées, de belles lettres, de fantaisie débridée, de poésie et de précieux témoignages.
Ce "Bouquin" contient "Le mystérieux docteur Cornélius", "Le prisonnier de la planète Mars", "La guerre des vampires", "L'espionne du grand lama", "Les poèmes du docteur Cornélius" découpés par Cendrars dans la prose de Le Rouge et cinq nouvelles retrouvées :
"Spectre seul" (1892)
"Notre-Dame la guillotine" (1893)
"Le spectre rouge" (1895)
"Le navire de Jules César" (1896)
"Dans le ventre d'Huitzilopochtli" (1924)
C'était assez pour faire de ce livre un de ceux que l'on conserve, et que l'on relit.
Mais ce n'était pas assez pour Francis Lacassin qui déjà, dans "Passagers clandestins" avait fait un portrait de Gustave le Rouge.
Il l'y représentait comme l'ami des alchimistes, des mandragores, des utopistes et des gitans, comme l'ami intime de Paul Verlaine dont il partagea le dernier repas, comme un naufragé du mouvement symboliste.
Gustave le Rouge fut journaliste, écrivain, poète, dramaturge, scénariste de cinéma, animateur de cirque.
Il fut l'un des pionniers de la la science-fiction.
Dans ce livre, Francis Lacassin, en une longue introduction et de passionnantes préfaces, explique, raconte et décrypte la vie de l'homme et ce qu'il reste de l'oeuvre de le Rouge.
Car de la somme de ce qui a été écrit bien des pages ont été perdues.
Ce qui reste est truffé de petites pépites littéraires.
De plus ce "Bouquin" se clôt par une série de documents qui, en une cinquantaine de pages, cernent encore un peu mieux Le Rouge :
Deux sont signées par Blaise Cendrars :
- "Gustave Le Rouge et les homuncules" et "Un très grand poète antipoétique" ...
Un par Paul Verlaine :
- "A Gustave Le Rouge" ...
Trois par respectivement le Dr Marcel Hamon, Raymone et Nino Frank :
- "Un épieur de monstres", "Un soir avec les serpents et les fées" et "Un ami de Gustave Le Rouge : le mystérieux docteur Ferral" ...
Les trois derniers sont signés par Le Rouge lui-même :
- "Les plantes télépathiques", "La traversée de la Manche sans pont ni tunnel" et "Villiers de L'Isle-Adam et le cinéma" ...
Pour moi, ce qui définit le mieux l'écrivain qu'est Gustave le Rouge, ce sont "Verlainiens et décadents", "Le quartier latin" et bien sûr "Les derniers jours de Paul Verlaine".
Ces trois livres sont les plus précieux.
Mais le reste de sa production, tissé d'une littérature plus populaire quand elle n'est pas oeuvre de journaliste, n'est pas à négliger.
Souvent sous-estimé, parfois méprisé, il contient en filigrane une pensée profonde, un véritable engagement politique, une fantaisie poétique et l'expression, sans cesse renouvelée, de menus plaisirs.
Il faut lire ce livre pour réaliser à quel point Gustave le Rouge n'est pas seulement le "Jules Verne des midinettes" comme il a pu être parfois présenté.
Il faut pénétrer son oeuvre, et parvenir à la lire entre les lignes pour en apprécier toute la saveur littéraire ...
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