AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Alfaric


Dans ce tome intitulé "La Fleur du Souvenir", on passe déjà un tiers de l'album à rattraper le coup… L'éditeur a décidé de changer la voilure de la mini-série, donc les auteurs doivent raconter en 3 tomes ce qu'ils voulaient raconter en 4 tomes, donc ce qui devait se dérouler dans le tome 3 est résumé ici en flashback… Soupir…
Donc la team Golias a mis plusieurs lunes pour atteindre le sanctuaire d'Artémis à Ephèse (suspension d'incrédulité, mais on est dans le temps du conte), mais il ne lui reste plus que 10 jours pour atteindre l'Île de Cronos et personne ne sait où elle se trouve. Heureusement les dieux guident le héros (c'est ce qu'on appelle un deus ex machina ^^), et il retrouve sa soeur sur un marché aux esclaves : elle est amnésique, a obtenu les mêmes pouvoirs musicaux qu'Orphée et sait où se trouve l'Île de Cronos… Car pendant que la team Golias traçaient vers Ephèse en droite ligne sur leur frêle esquif, Aeréna emprisonnée par Polynos s'est enfuie avant d'être capturée par les sirènes anthropophages qui se sont servies d'elle et de sa lyre comme d'un appât, avant de s'enfuir à nouveau sur un radeau de fortune et d'être capturée à nouveau par des marchands d'esclaves perses qui l'ont trimballée d'agora en agora pour se faire de l'argent en servant de ses pouvoirs musicaux… Et elle est arrivée à destination avant eux ! Je sais bien qu'on est dans le temps du conte, mais quand même, ça se sent un peu les réaménagements scénaristiques freestyle…^^
Rien à redire sur le combat contre les sirènes, rien à redire sur la traversé de l'Île de Cronos avec ses satyres et son pégase, rien à redire sur l'ascension d'un alter ego d'Yggdrasil : c'était très bien et cela se finit par une belle leçon de morale. Aeréna retrouve la mémoire (donc perd ses pouvoirs qui n'auront servi qu'à neutraliser un sosie du Nidhogg de "Thorgal"), et Golias qui a offert 10 années de sa vie à Cronos apprend la sinistre vérité sur ce qu'il se passe à Ankinoë…


Si j'ai bien compris, au départ les scénarii de la mini-série "Golias" étaient destinés à servir de support à la franchise "Thorgal" (et franchement on sent que les personnages Golias et Aeréna ont des faux airs de Jolan et Louve ^^), mais le travail de Serge le Tendre ayant été recalé il est passé de l'odyssée septentrionale à l'odyssée méridionale puisant largement dans le mythe de Jason et la Toison d'Or…
Avec le recul il y a une parenté avec la saga culte de "La Quête de l'oiseau du temps", mais ici la jeune génération ne bénéficie pas de la protection d'un mentor badass. du coup on pioche autant dans l'universelle Quête du héros aux mille et un visages que dans les classiques de la tragédie antique, sauf que le sage Sarhan se fait embobiner à chaque fois, que Konios ne change absolument pas de la première à la dernière page, que Golias doit grandir pour prouvuer qu'il est apte à régner mais quand il fait un pas en avant en faisant preuve de courage et d'altruisme il en fait deux en arrière à cause de son orgueil… Ceux que les dieux veulent condamner ils les frappent de folie, et force est de constater que le héros fait preuve d'hybris avant que le ciel ne lui tombe sur la tête ! (Finalement seule Aeréna évolue de manière sensée gagne en maturité et présente une évolution sensée)
Le gros souci de la série vient surtout d'un build-up à la fois bancal et basique (fuite, 1 épreuve/péritpétie, réussite de la quête, 1 épreuve/péripétie, retour et conclusion), largement imputable aux lacunes de l'éditeur qui est parti pour 4 tomes, puis pour 3 tomes, ce qui a obligé les auteurs a changé leur fusil d'épaule et à accélérer l'histoire, avant de changer d'avis à nouveau en revenant à 4 tomes, ce qui a obligé les auteurs a encore changé leur fusil d'épaule pour intercaler un tome de transition avant la conclusion… C'est n'importe quoi et cela se voit en nuisant grandement à une série sympathique portée par les dessins impeccables de Jérôme Lereculey assisté aux couleurs de Stambecco, qui nous offrent des graphismes beaux, fluides et dynamiques parfaitement dans le ton de la Grèce de légende qui nous est contée (même si le tome 4 est un chouia en-dessous).
Commenter  J’apprécie          302



Ont apprécié cette critique (29)voir plus




{* *}