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Critique de sarahauger


Hugo Moon est un jeune garçon de 17 ans sensible, intelligent, rationnel et solitaire.
Pourquoi cette solitude ? Hugo présente une particularité physique qui le tient à l'écart du monde. Il est atteint d'une maladie sournoise qui l'empêche de vivre comme les autres ou de faire ce qu'il aimerait au même moment qu'eux. Il aspire à pouvoir être lui aussi comme tout un chacun, car sa différence perçue comme telle par chaque personne qu'il croise lui pèse.
Alors quand l'occasion se présente de pouvoir pour quelques heures sortir de cet isolement et participer à une de ses activités favorites, il n'hésite pas un instant Même si se trouver au milieu de la foule est quelque chose auquel il n'est pas habitué qui le désarçonne et le met mal à l'aise.

L'événement tant attendu prend une tournure tout à fait imprévisible.
Le voilà propulsé on ne sait où avec quatre autres compagnons d'aventure qui présentent tous des profils bien différents, mais qui vont se montrer complémentaires.
Très vite, des questions se posent. Où se trouvent-ils ? Pourquoi eux ? Comment sont-ils arrivés là et dans quel but ?
Au fil des pages, on obtient quelques réponses, mais il en reste beaucoup à découvrir et plus on avance plus il en arrive de nouvelles.

Les épreuves qui les attendent s'avèrent périlleuses et redoutables. Leur droit à l'erreur est limité, car contrairement au chat, ils ne disposent pas de sept vies. Les conséquences en cas d'échec leurs sont totalement inconnues.
Sont-ils tous là pour les mêmes raisons ? Peuvent-ils avoir confiance les uns en les autres ?
Cette question de la confiance est cruciale. Avant de penser l'accorder aux autres, encore faut-il déjà pouvoir se l'accorder à soi-même. L'un comme l'autre n'est pas toujours chose aisée.
Comment se faire confiance dans des situations totalement inconnues, où l'on n'est pas en mesure d'appréhender ses réactions ? D'autant plus quand on a passé la plus grande partie de son existence isolée des autres et qu'on est novice dans les relations humaines.
Quand en plus, il faut s'appuyer sur des gens qu'on ne connaît pas et pour certains qui nous inspirent de la crainte voire une forte dose de répulsion, rien n'est simple.
D'autant que les apparences peuvent se montrer trompeuses. Ceux qui nous inspirent le plus confiance ne sont-ils pas au final ceux dont on devrait le plus se méfier ? Après tout, ils ne se connaissaient pas quelques minutes auparavant et ne peuvent se baser que sur les actes et paroles des uns et des autres. Les plus virulents sont-ils vraiment les plus à craindre ? Je n'en suis pas persuadée.

Face à une situation exceptionnelle et totalement étrange, plusieurs réactions émergent et majorent les tensions dans ce groupe de jeunes qui se découvrent.
Les esprits trop cartésiens sont dans le déni et rejettent en bloc l'hypothèse échafaudée par d'autres. du moins, tel Saint Thomas, jusqu'à ce qu'une preuve irréfutable vienne les faire changer d'avis.
Certains ne se posent pas vraiment de question et face à l'évidence acceptent les faits pour agir en conséquence.
Puis, il y a ceux qui suivent sans s'impliquer, soit qu'ils ne veulent pas savoir, soit qu'ils préfèrent se laisser guider, soit qu'ils en savent plus qu'ils ne veulent bien le montrer. Tous les doutes sont permis tant il y a d'interrogations sur certains membres de cette équipe.
A vrai dire, chacun peut attiser les doutes sur les raisons de sa présence ici.

Quoi qu'il en soit, une seule solution possible pour s'en sortir : il faut s'adapter. Certains le comprennent plus vite que d'autres. Ces derniers risquent bien de l'apprendre à leurs dépens. S'adapter rapidement offre au plus apte la place naturelle de leader. On a envie de le suivre, il semble savoir ce qu'il fait, paraît sûr de lui, même si on n'adhère pas complètement à ses méthodes.
Ce rôle est nécessaire dans un groupe pour qu'il ne s'éparpille pas et avance.
Par moment, il faut aussi quelqu'un pour prendre les décisions difficiles. Ça en arrange beaucoup de ne pas avoir à les prendre eux-mêmes et pouvoir en blâmer un autre par la suite.
La place bien qu'enviée, ne se montre pas forcément enviable.
Tout le monde compte sur lui, il tient un peu le sort du groupe entre ses mains, une mauvaise décision et chacun pourrait en faire les frais.

Ce roman me plonge dans un univers qui n'est pas vraiment le mien, avec tout un vocabulaire spécifique que je découvre également. Mais ce monde ne sert que de trame à l'histoire et ne dérange en rien si on n'est pas adepte du milieu évoqué.
Au fil des pages, on suit l'évolution des personnages, on les voit s'affirmer, mûrir, se déplacer dans des lieux clairement dépeints et flippants de réalisme. On s'y croirait et, pour autant, on n'a pas la moindre envie d'y aller à leur place. L'action ne s'arrête jamais, pas le temps de souffler qu'il leur arrive une nouvelle tuile. Tout s'enchaîne à grande vitesse.
Ils vont devoir apprendre vite et s'entraider, car seuls, il y a fort à parier qu'aucun ne sera en capacité de se sortir de ce traquenard.
Et il va surtout leur falloir oublier ce qu'ils connaissent pour se plier aux codes de cette nouvelle réalité que chacun connaît sur le bout des doigts, mais dans un tout autre contexte.
Rien ne semble dû au hasard, et je soupçonne qu'on n'est pas au bout de nos surprises. le tome suivant devrait nous livrer quelques infos supplémentaires et répondre à bien des questions. D'autant que le cliffhanger de fin en ajoute à lui tout seul un bon nombre.
Vivement la suite de l'aventure.
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