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Critique de djdri25


A la fin des années 80, le feuilleton, "l'île aux trente cercueils", était rediffusé à la télévision avec l'incroyable interprétation de Claude Jade, de l'acteur qui incarnait Vorsky ainsi que les vieilles femmes de l'île.
Impatientes, ma soeur et moi, attendions chaque nouvel épisode, le vendredi soir.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une réédition sous forme de beau livre broché de M Leblanc. J'ai sauté sur l'occasion de lire l'histoire du feuilleton qui m'avait tant plu, il y a de cela bien longtemps.
J'en ai retenu l'essentiel mais bien sûr, il me manquait quelques détails.
Le roman de Maurice Leblanc raconte l'histoire de l'île de Sarek dont la majeure partie des habitants sont convaincus qu'une malédiction, vieille de plusieurs siècles, doit fatalement advenir en ce début de 20 -ème siècle troublé par les violences de la première Guerre Mondiale.
Véronique d'Hergemont, l'héroïne, débarque sur l'île, plusieurs années après la disparition de son fils et de son mari Vorsky.
On entre dès le départ avec crainte, dans cet endroit désert, presque sans vie, inquiétant, un lieu qui respire la souffrance et la peur.
L'angoisse nous étreint dans les premières pages et l'on n'aimerait pas être à la place de cette jeune femme esseulée qui vit des drames dès son arrivée ; morts, écriture sanglante sur les murs, mari et fils monstrueux, croit-elle, qui ressurgissent d'un passé qu'elle croyait révolu, superstitions des habitants, assassinats en série, visions et événements surnaturels, folie, panique, suicides…
Ainsi Maurice Leblanc nous promène avec art avec son histoire, quelque peu effrayante, dans l'île aux trente cercueils qui doivent recevoir trente personnes, selon la prédiction.
C'est le cruel Vorsky qui va s'atteler à la tâche, il va réussir jusqu'à ce qu'un certain Arsène Lupin surgisse de nulle part.
Malheureusement, à son arrivée bien des dégâts n'ont pas été épargné à la population.
Mais il va sauver ce qui constitue l'essentiel pour le lecteur.
On compatit à la souffrance des personnages qui tombent sous le joug de Vorsky, le méchant de l'histoire, mais on compatit et on jubile à la délivrance des personnages de l'histoire que nous apprécions beaucoup après le très long récit d'Arsène Lupin qui nous permet de reconstituer le puzzle.
Oui, le roman est manichéen, optimiste, presque naïf. Il y a bien les méchants et les gentils et c'est une histoire qui se termine très bien puisque comme le dit Arsène Lupin dans sa dernière phrase « Tout va bien ». C'est presque un policier « feel good » du début du 20ème siècle mais il fait tellement de bien, d'autant plus qu'il est bien écrit, évidemment bien différent des polars thriller d'aujourd'hui.
J'ai bien retrouvé dans le roman, l'esprit du feuilleton télévisé et ma lecture fut un régal ,malgré les violences, d'autant plus qu'il s'agissait d'un bon souvenir de jeunesse.
On se souvient, pour ceux qui l'ont apprécié d'une des phrases les plus célèbres en forme de comptine que martelaient effrayés et superstitieuses, les vieilles femmes de Sarek, phrases que nous n'arrêtions pas de chanter avec ma soeur :
« Quatre femmes
Quatre croix
Quatre femmes en croix
Chacune aura sa croix… »
Une lecture qui m'a permis de bonnes retrouvailles et que je recommande à ceux qui apprécient l'auteur et qui ont apprécié le premier feuilleton.
Il est à noter cependant que quelques longueurs qui, pour moi, ne gâchent pas l'histoire.
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