Cette enquête l’agaçait au plus haut point. Trop de pistes qui partaient dans tous les sens sans pour cela aboutir véritablement quelque part. Ses hommes éparpillés aux quatre coins du département sans résultat. Rien ne bougeait. Mais tout se compliquait.
Claton n’avait rien de plus à lui fournir pour le moment.
Son téléphone sonna à nouveau. Le commandant le considéra d’un œil mauvais. Il hésitait à décrocher.
Pendant que Denis Béresson dormait paisiblement sur le canapé de l’appartement de son collègue, que Louis Marchegiani l’imitait, dans son lit, aux côtés de sa femme, à la différence qu’il s’était endormi depuis peu et sans s’en rendre compte, que Cassandre cherchait le sommeil avec toute la force du désespoir, des langues de brouillard se formaient ci et là et se lovaient entre les sépultures du cimetière.
Elle resta ainsi figée, debout à côté de son canapé, la main tendue. Elle réalisait qu’elle s’était fait réellement tirer dessus. Elle n’avait rien imaginé. Cet homme armé, ces femmes surgies de nulle part qui ne s’en prenaient qu’à lui, ces ombres étranges. Lui était venu pour elle. Pourquoi ? Elles étaient venues pour lui. Pourquoi ? Qu’est-ce que ça signifiait ? Tout paraissait si surréaliste, si invraisemblable. Cassandre ne savait que faire, comment réagir. Appeler la police ? Les secours ? Aller à l’hôpital ? Mais comment expliquer tout cela ? Elle en était incapable. Elle ne connaissait aucune de ces personnes. Comment étaient-elles rentrées chez elle ? Elle n’avait rien entendu. Peut-être n’avait-elle rien à voir dans cette histoire, qu’il s’agissait d’une lutte qui avait commencé ailleurs et s’était achevée chez elle. Mais pourquoi ici ? Le fruit du hasard ? Une foultitude de questions dansait dans sa tête, refoulant les effets de l’alcool et des médicaments.
Soudain, elle sursauta et se crispa. Elle sentait une présence à ses côtés, sur sa gauche.