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Critique de JLBlecteur


Alfred Nakache, deuxième couloir de nage.

Le nageur d'Auschwitz' est le deuxième ouvrage consacré au champion de natation que je lis, dans le sillage de ‘le nageur' de Pierre Assouline que je viens juste de terminer.

Ci celui-ci est qualifié de roman, le précédent l'était de récit ce qui autorise les deux auteurs à des approches de leur sujet différentes combien même il est le même : Alfred Nakache.

Mon propos ici n'est pas de comparer fébrilement les deux livres, de jouer au jeu des sept erreurs même si, dès le démarrage de cette seconde lecture, des écarts biographiques surgissent rapidement : les raisons qui ont mis le jeune Alfred à l'eau, lui réputé aquaphobe par exemple. Si l'un parlait d'un tour pendard des copains de foot au fond d'un oued, l'autre envisage l'attrait de l'équipe nationale de natation à la piscine locale!
Lequel tient la réelle motivation ?

Volontairement traité à la façon d'un roman,  la narration casse le fil chronologique du récit pour faire alterner les deux époques principales de la vie de Nakache, d'un côté son ascension, sa période de gloire, de l'autre son internement à Auschwitz. Étayée de témoignages dont les références nous sont données, elle intègre des dialogues pour alléger le ton et rendre plus accessible la tragédie à laquelle est confronté cet homme ordinaire qui avait eu la naïveté de croire que sa notoriété internationale pouvait le protéger, lui et sa famille.

Autre notoriété abordée dans ce roman, celle de Victor Young Perez, le boxeur qui partage les malheurs de Nakache à Auschwitz et dont l'histoire apparaît un peu ici comme un cheveu sur la soupe, une digression surabondante voire inutile quelque peu  Wikipédienne, même si je comprends la volonté de l'auteur de lui rendre hommage.

Est-ce le fait d'enchaîner les deux ouvrages (l'histoire m'est connue) ou la construction alternant les périodes de celui-ci qui me l'a rendu plus ardu à lire combien même son style est plutôt commun, sans difficultéparticulière.
Il me faut cependant considérer l'excellence du travail de recherche qui a été mené dans la collecte de témoignages nombreux et riches en intérêt. le tout dernier chapitre du livre liste la courte bio de l'ensemble des personnes réelles citées dans le roman.

Le parti pris de juxtaposer des scènes scénarisées et dialoguées avec d'autres relevant plus du récit biographique donne à l'ensemble un côté bancal qui finit par nuire à son sujet. C'est un peu comme une composition assemblant documentaire et biopic si je m'autorise une comparaison avec un travail télévisuel.

À l'arrivée, je garderai en mémoire l'histoire hors du commun de cet homme extraordinaire que fut ce champion de natation Alfred Nakache que la notoriété n'a pas réussi à sauver des camps dont il est revenu seul, sans sa femme et sans sa fille. Un destin terrible, sans doute précipité par la jalousie d'un adversaire, qui est passé par le pire de ce que l'homme a pu envisager, réfléchir et mettre en oeuvre combien même cela paraît impensable : industrialiser la mort pour ne sélectionner que ceux qui s'étaient autoproclamés supérieurs.

Impensable et pourtant…

Nous devons un travail de mémoire et HURLER : Plus jamais ça.
Triste je suis de constater que pourtant l'actualité s'accompagne de remugles qui obligent à penser que tout reste possible!
 
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