AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Flaubauski


Eutopia, ce sont d'abord les mémoires d'Umo, qu'il décide d'écrire alors qu'il se fait particulièrement vieux, pour raconter son existence, de son enfance à Pelagoya à sa vieillesse à Eutopia. Entretemps, beaucoup de lieux, beaucoup de métiers, beaucoup d'amis, beaucoup d'amours, une vie bien remplie mais non dénuée de questionnements existentiels, de moments de joie comme de peine... Une vie qui semble de prime abord on ne peut plus banale, on ne peut plus humaine.

Sauf qu'Umo est un enfant de la Déclaration d'Antonia, nouvelle ville construite il y a désormais de nombreuses années lorsqu'Umo naît, Déclaration qui trouve son origine suite au Siècle des Camps, dans lesquels étaient parqués toutes celles et ceux qui avaient dû quitter leur lieu de vie pour des raisons écologique, politique, économique, religieuse... Déclaration qui sonne le glas de la propriété, qui n'est désormais plus que d'usage : ainsi, la relation à la faune et à la flore, aux autres, aux objets... en est profondément autre, sans cette idée de possession, et l'être humain n'est plus qu'un élément parmi les autres sur la planète.

Mais, malgré la volonté de bien faire de toute une population qui ne veut plus dominer ce qui l'entoure par cette idée de propriété, la nature en premier lieu, les tensions restent, et se cristallisent, autour d'un point particulier : la notion de famille, qui a disparu, puisque chaque enfant, après sa naissance, ne reste pas avec ses parents - chacun.e n'ayant droit de n'avoir qu'un enfant -, mais navigue de maison en maison, accueilli par les adultes des villes ou villages, jusqu'à ce qu'il parte vivre de ses propres ailes à l'âge adulte. Et c'est toute la société, nouvellement créée, qui se remet continuellement en question pour une société toujours plus libre, toujours plus juste.

A travers un riche roman, à la plume fluide, très agréable à lire et à suivre, Camille Leboulanger nous propose un monde cohérent, d'une certaine douceur utopique très apaisante, pas toujours parfait, certes, mais c'est ce qui fait tout son sel finalement. C'est un roman qui fait du bien à l'ère de l'ultra-capitalisme, où peu possèdent tout, du réchauffement climatique et des camps de rétention à outrance à travers le monde.
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}