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Citations sur Salverney (21)

Ian, enfin posé, se laissa aller à quelques secondes de mélancolie. L’idée même de se trouver sur cette île l’y conduisait. Qu’allait-il découvrir ici ? Y découvrirait-il seulement quelque chose ? Tous ces gens avaient l’air soudés entre eux. Coincés inévitablement entre France et Grande-Bretagne, ils semblaient malgré tout refuser la trépidation d’une vie plus moderne. On ne pouvait pas le leur reprocher. Mais quelle était la part de refus, par rapport au repli sur soi ?
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La brise marine accueillit Ian. Un souffle iodé, frais, parfumé de fleurs sauvages dont cependant il ne trouva pas trace. C’était tout simplement le parfum de l’île. Son odeur caractéristique. Chaque île, chaque mer, avait son empreinte olfactive. Celle-ci ne ressemblait en rien à l’océan Pacifique, à la mer de Chine ou d’Oman.
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Ian ferma les yeux. Tout autour de lui respirait la joie de vivre, l’insouciance, la bonté.
L’innocence…
L’île était belle, gaie. Un vrai coin de Paradis. Exactement comme on la lui avait décrite. Fallait-il croire les apparences ? Était-ce un simple vernis ? Ou bien fallait-il gratter en profondeur pour voir la réalité cachée ?
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Brian faisait référence en la matière. Depuis quelques années, il s’acharnait à sortir un ouvrage qui retracerait l’épopée des invasions normandes et les traces que celles-ci avaient laissées jusqu’à nos jours en Normandie et dans les îles Anglo-Normandes : toponymie, langue, traditions, légendes…
Ce serait l’œuvre de sa vie. Le point final de sa carrière. Ensuite, il pourrait prendre sa retraite, vivre de ses rentes avec Ellen, et voyager.
Vivre une nouvelle vie, avec de nouvelles expériences…
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Sur Salverney, à part les vêtements de marin, les kabigs venus de Bretagne, les vestes huilées, les gros pulls des îles d’Aran, les casquettes de Killerney et les bottes en caoutchouc, on n’y trouvait pas grand-chose. Que de l’usuel, du quotidien.
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— Pourquoi la beauté ne m’inspire-t-elle pas ? s’écria-t-il brusquement. Pas moyen de trouver des vers qui sonnent. William Yeats regardait un paysage et il te pondait un chef-d’œuvre. Moi, je vis devant un chef-d’œuvre, et je ponds de la merde…
— Tu n’es pas William Yeats, honey, fit une voix de l’autre côté de la pièce. Ce n’est pas voir le paysage qui donne le talent, c’est le talent qui donne à voir le paysage.
— Shit, répondit Brian à mi-voix.
— Et ce n’est pas la peine d’être grossier, darling…
Ellen O’Neil sortit de la salle de bains en terminant de se coiffer.
— … je file chez Matthew, tu n’as besoin de rien ?
Brian se retourna vers sa femme et pensa qu’il vivait entouré de beauté. Dommage qu’il ne fût pas poète. Il aurait chanté son île, il aurait chanté sa femme blonde et belle dans sa trentaine épanouie.
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Il resta encore quelques minutes accroupi auprès de la femme, attristé par le sort de cet être jeune qui avait trouvé la mort si tôt. Enfin, revenant à la réalité, il se décida à partir pour avertir Bobby, le seul policeman de l’île. La marée allait bientôt remonter, et il fallait faire vite si on voulait récupérer le corps avant que la mer s’en emparât de nouveau.
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Léonard fut pris d’un haut de cœur, à la limite de vomir. D’un geste de la main, il chassa tous ces charognards avant de soulever le tissu trempé qui collait au cadavre.
Malgré le séjour dans l’eau, celui-ci n’avait pas beaucoup gonflé et avait conservé une forme humaine. Léonard découvrit une jeune femme. Ses longs cheveux blonds, où s’emmêlaient de fines algues vertes, étaient collés sur le visage tuméfié. De nombreuses meurtrissures brunâtres maculaient son front et ses joues de croûtes épaisses. La pauvre fille avait été malmenée par la mer, fracassée sur les rochers. Sans doute rejetée, puis reprise plusieurs fois par les vagues au fil des marées avant que Léonard finisse par la trouver.
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Il se leva regrettant soudain d’être en ce lieu qu’il adorait. Puis, il se dirigea vers la forme immobile, le regard figé, déjà convaincu et malheureux de ce qu’il allait découvrir sous ce qui ressemblait de plus en plus à une robe de femme à mesure qu’il approchait. Il aperçut tout d’abord une jambe nue dépassant de cet ultime linceul carmin. Le corps était bleu, presque mauve, et l’eau avait éclaté la peau par endroits, laissant entrevoir des chairs à vif gorgées d’eau. Soudain apparut un crabe minuscule et blanc, presque transparent, s’extirpant vivement d’une des plaies ouvertes après avoir déjeuné. Les mouches et les puces de mer bourdonnaient tout autour en sautillant d’excitation pour participer à ce festin inespéré.
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Le cœur de Léonard Bougerie se mit à battre un peu plus fort. Au fil des années, il avait déjà croisé de ces restes humains que la mer rejetait de temps à autre : marins ayant basculé par-dessus bord, Français du continent, Jersiais ou plaisanciers divers venus d’Angleterre. Les plus récents étaient les passagers d’un petit Cessna perdu en mer, quelques années auparavant…
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