Le très bref et terriblement glaçant premier chapitre nous donne à voir le massacre de Christelle par les yeux de son fils, Maxence, un enfant de 11 ans. Les meurtriers sont deux, Maxence a entrevu leurs silhouettes. Il a fait signe à Sacha, son petit frère de 7 ans, de se cacher sous son lit, mais il n'a pas vu Fanny, sa grande soeur. Où est-elle ? le lecteur va l'apprendre dès le deuxième chapitre : elle est dans une voiture avec sa meilleure amie, Maïa, et le petit ami de celle-ci, Idriss, en route pour Francfort. Ils en sont sûrs : personne ne les retrouvera. Bien vite, les proches s'inquiètent : aucun des membres de la famille Parisot n'est joignable. On prévient la police, et le capitaine de gendarmerie Bruno Albertini se rend dans la belle maison isolée au bord du lac. Il la trouve vide, mais intrigué par plusieurs détails, il commence une enquête. Des recherches plus poussées amèneront à découvrir de très importantes traces de sang sur les lieux, mais toujours pas de corps...
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À partir du chapitre 8, le lecteur prendra épisodiquement connaissance de la longue lettre, en italique, que Fanny écrit à sa mère. Elle sait que Christelle ne la lira jamais : « Tu es morte », écrit-elle. Nous suivrons aussi, alternativement, les péripéties que vivent Fanny et ses amis, et le déroulement de l'enquête, de fausses pistes en découvertes.
Bruno est un personnage attachant. Il ne se remet pas de la mort de sa femme survenue six ans plus tôt et, plus ou moins volontairement, plus ou moins consciemment, il s'enferme dans sa douleur et ignore celle de Lucas, son fils adolescent, malgré sa volonté de bien faire. Les chapitres sont courts, les personnages assez bien campés si on fait abstraction de quelques facilités : le gendarme de la campagne qui se retrouve sous les ordres d'une femme de la ville qui a 20 ans de moins que lui, par exemple, ou encore la rivalité entre les deux frères Parisot et aussi le comportement stéréotypé des adolescents. Comme souvent dans les thrillers, c'est dans la dernière partie que, à mon avis, les choses se gâtent. Dans le cas de celui-ci, les indices semés dans le texte par
Nicolas Leclerc m'ont permis de deviner deux éléments clés du roman bien avant la fin, ce qui est particulièrement décevant. de plus, je n'ai pas trouvé crédible une seconde la scène du dénouement : impossible pour moi d'y adhérer, mais le dernier chapitre nous plonge dans une réalité prosaïque et bien plus probable. Je suis à la fois déçue et désolée d'avoir décroché de ce roman que j'ai suivi avec intérêt jusqu'au deux-tiers à peu près.
[Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de Elle 2024]