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Critique de gruz


gruz
25 février 2015
Avec ce nouveau roman, qui succède à L'homme qui a vu l'homme (une suite sans en être une), Marin Ledun continue à surfer sur la vague des histoires à classer entre barbouzerie, politique et terrorisme, le long de la magnifique côte basque.

Oui, l'auteur semble vraiment avoir trouvé sa voie (voix) à travers ces récits où la corruption n'a plus de limite, où la perte de valeurs semble être la norme (sauf pour ceux qui s'en inventent pour essayer de faire passer la pilule).

Trafic de drogue, scandales environnementaux, règlements de compte sur un air de « tous pourris », le cocktail est explosif.

Le roman de Ledun sort son épingle du jeu par cet environnement spécifique et son coté si réaliste. C'est aussi une écriture particulière et vraiment personnelle.

Il est un peu difficile de ne pas s'y perdre au début, tant les protagonistes sont nombreux et leurs manières d'être difficiles à cerner. Il faut s'accrocher un peu pour commencer à comprendre où veut nous mener l'écrivain avant que le tout ne prenne forme.

Car ce roman est comme une partie d'échec, chaque personnage avance ses pions en ne pensant qu'à son propre intérêt, se rendant coup pour coup sans se rendre compte qu'ils font partie d'un grand ensemble particulièrement instable.

On est loin d'une banale visite touristique du pays basque. Les vertus de l'iode sont balayées par un Marin Ledun qui nous brosse le tableau ravageur d'un milieu où tous les coups sont permis. Réalité ? Fiction ? Je ne préfère pas imaginer la réponse à cette question…

Pour mieux décrire l'horreur, Ledun ne prend pas parti, son style est souvent très descriptif, direct et il use d'une distanciation parfois assez déstabilisante. Capable d'envolées stylistiques étonnantes tout comme d'un détachement glaçant, il construit son récit avec un recul qui rend difficile le ressenti d'une quelconque empathie pour quelque personnage que ce soit.

Chacun est une pièce d'un puzzle complexe, dont l'auteur joue avec un vrai talent. Je me dis qu'il aurait sans doute mieux valu que je lise L'homme qui a vu l'homme avant celui-ci pour davantage adhérer à cette histoire touffue, qui fait froid dans le dos. On est, en tout cas, bien loin du banal polar.

Merci à l'éditeur Ombres Noires et à Babelio pour cette lecture.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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