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Critique de Crossroads


Ledun is back.

L'Homme Qui A Vu l'Homme traitait de l'organisation séparatiste ETA et de la mystérieuse disparition de l'un des siens.
Au Fer Rouge s'y réfère très largement tout en proposant de nouvelles pistes, notamment celle de la dualité de l'homme (la femme n'étant pas en reste) et de sa fulgurante propension à basculer vers le côté obscur de la force. Rien que de très habituel me direz-vous. Pour le péquin de base, certainement, mais lorsqu'il s'agit de flics renommés à l'opportunisme échevelé, une certaine idée de l'éthique en vient à prendre du plomb dans l'aile. Et le plomb aurait tendance à voler en escadrille ces temps-ci...

Question légitime de la part de Mme Bellepaire de Loches qui me demande s'il faut avoir lu L'Homme qui...pour en apprécier la substantifique moelle. Oui z'et non. Oui car Ledun balance régulièrement les tenants et les aboutissants du précédent opus. Non car il ne s'agit pas ici d'une suite directe. Ceci étant dit, il serait vraiment dommage de passer à côté au vu de la qualité reconnue et avérée de son prédécesseur.

Une fois de plus, Ledun m'a passionné.
Paru aux éditions Ombres Noires, collection qui colle parfaitement à ces nouveaux protagonistes, Au Fer Rouge met ici l'accent sur des ripoux de niveau stratosphérique évoluant au vu et au su des hautes instances étatiques qui les dirigent et les couvrent sans vergogne, l'intérêt de l'état primant plus que tout.

Et lorsque votre boss vous annonce que c'est open bar à volonté, Javier Cruz, ponte de l'anti-terrorisme, ne se le fera pas signifier deux fois. Flic mafieux ne lui posera jamais aucun problème de conscience d'où ce formidable réseau de drogue censé, par des moyens largement explicités dans le bouquin, combattre l'ETA. Si, si, c'est possible, le mal par le mal...
Léger gravillon dans la godasse gauche, Emma, flic pugnace et intègre bien décidé à siffler la fin de la récré.

Ledun signe ici un bouquin de genre puant la corruption et suintant l'opportunisme.
Petit bémol concernant les nombreux personnages qu'il faut au départ bien identifier mais une fois la chose faite, c'est du plaisir en barre, les nombreuses substances illégales parsemant ce cauchemar éveillé n'y étant absolument pour rien votre honneur...
Cela va de la pute au grand coeur à l'homme de main fidèle et bestial en passant par le jeune militant basque avide de vengeance envers le politicien véreux. Pléthore d'acteurs, plaisir de lecture démultiplié.

Au Fer Rouge est un bouquin clairement typé qui ne fera peut-être pas référence mais qui procurera un plaisir incommensurable à tout amateur d'excellence en matière de récit burné et audacieux. le tout se tient parfaitement et préfigure de ce qui pourrait bien se tramer dans les arcanes du pouvoir. Plausible et travaillé, ce Fer Rouge prouve, si besoin était, que Ledun est devenu un auteur à suivre de très près. A coller aux...basques oserais-je même...
Un petit conseil avant d'en entamer sa lecture, ne faire confiance à personne et ne jamais se départir de son gilet pare-balles de niveau III-A. Je vous ai déjà parlé du vol en escadrille ?
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