AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de paroles


Cela fait des années qu'il trainait dans ma Pal. Je n'arrivais pas à l'en sortir, redoutant les effets négatifs de cette lecture si abondamment saluée par un lectorat conquis et enthousiaste.

Mais voilà, le feu d'artifice n'a pas eu lieu...
Cela reste un récit agréable à lire pour la (re)découverte de l'Amérique profonde, dans les années 1930. Avec une petite ville bien reculée dans les confins de l'Alabama où tout est bien ordonné : les Blancs d'un côté, les Noirs de l'autre. Et tout ce petit monde bien religieux avec de belles idées de charité et de partage bien généreuses. Où les enfants, pas trop turbulents, sont élevés dans le respect d'autrui, en ne disant pas trop de gros mots, et en recevant de belles leçons de morale puisées dans les actions du quotidien, même quand on leur offre des armes à feu pour Noël. Où les employé(e)s de maison, noir(e)s bien entendu, font « partie » de la famille, enfin un peu pas trop quand même.

Mais dans lequel résonne quand même le racisme systémique bien visible de l'époque. Oui, c'était l'époque qui répandait ces idées là (c'est vrai que tout a changé depuis l'élection d'Obama, enfin je crois...).
Et puis on en rajoute avec un passage sur Hitler et les Juifs : on se demande d'ailleurs pourquoi ce passage a pris place là... Peut-être pour rajouter un petit côté bienveillant et oecuménique : il faut aimer son prochain (s'il est bien Blanc bien sûr).

Oui c'est un récit qui fait la part belle à l'enfance puisque nous partageons trois années (quoique parfois les dates s'entremêlent) durant la vie de Scout et de son frère Jem, qui apprendront la vie, les codes en observant les gens de leur petite ville, leurs habitudes et leurs comportements. C'est assez caricatural, moralisateur et manichéen, mais la lecture en reste sympathique.

Par contre, je n'ai ressenti aucune empathie envers les personnages, quels qu'ils soient. Je pense que l'écriture y est pour beaucoup. A vouloir trop façonner les personnages et leur faire tenir de beaux discours, ils en ont perdu leurs caractéristiques. Un exemple parmi tant d'autres : le sage et adolescent Jem, lors du procès et de l'attente du verdict, dit à sa jeune soeur « il y a des choses que tu ne peux pas comprendre ». C'est vrai qu'à douze ans, l'expérience y est pour beaucoup...

Au final, je dirai que c'est un livre plutôt gentillet à l'écriture simple et classique, une relecture de la « petite maison dans la prairie » dans un autre lieu, mais au parfait cliché américain avec son puritanisme, ses codes couleurs et sa morale bien aménagés. Je comprends le succès de ce livre outre-atlantique et son petit côté nostalgique : c'était tellement mieux avant...

Bien et maintenant ? Je ne sais pas. Dans ma Pal, il y d'autres livres auxquels je n'ose pas toucher. Et encore moins maintenant. La déception n'est pas un facteur de motivation, n'est-ce pas ?
Commenter  J’apprécie          4516



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}