Me taire me semblait mieux que de ne vous livrer qu'une petite parcelle d'une vérité difficile à croire.
Non seulement elle était seule, mais, pire, elle se sentait affreusement seule.
Dans les grandes maisons des 16° et 17° siècles, il n'était pas rare de trouver "un trou du prêtre", cachette conçue pour les prêtres catholiques persécutés.
Et, plus important, conserver à tout prix le secret de ses origines. Le dévoiler serait trop compliqué. On la stigmatiserait comme différente. Étrangère. "Impure". Ce serait une entrave et un handicap pour elle qui ne cherchait qu'à se fondre dans la masse, à être comme tout le monde.
Elle se tourna vers James , essayant de se remettre les idées en place pour lui expliquer sa venue et se retrouva brusquement, voluptueusement, enlacé dans ses bras.
- Et si on reprenait ? murmura-t-il, la faisant basculer pour mieux l'embrasser
(...)
Impossible de résister : elle passa les bras autour de son cou. Elle se cramponnait a son cou, seul point fixe dans un univers vertigineux ou tout était sens dessus dessous, enivrée de ses baisers, de ses carrasses et de son parfum.(...) Il la caressa le long du dos et elle eut envie de ronronner comme un chat. Avec maladresse et précipitation elle se débarrassa de ses gants pour passer ses doigt dans les cheveux de James, qui poussa aussitôt un grognement de plaisir.
L’Institution pour Jeunes Filles de Miss Scimshaw ressemblait à n'importe quelle autre maison d'Acacia Road : un grand pavillon de brique rouge entouré d’une grille de fer forgé. C'était une école pour filles tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, avec des professeurs, des élèves, des leçons et des repas. La politique de l'institution était en revanche moins conventionnelle : on n'y sélectionnait soigneusement les filles, sans leur faire payer de frais de scolarité. Et sa philosophie était, à bien des égards, franchement révolutionnaire. Elle enseignait que les femmes n’étaient pas uniquement vouées devenir des épouses ni des fées du logis et offrait à ses recrues la chance de s’émanciper, en leur permettant entre autres d’accéder à un travail qualifié et valorisé.
Mais c’était au grenier de se cachait son secret le plus explosif : une agence de renseignements exclusivement féminine qui exploitait à son avantage le stéréotype de la femme faible et sans défense. L’Agency plaçait des espionnes là où envoyer des hommes était inconcevable : dans les arrière-cuisine, comme dans les boudoirs. Elle collectionnait les succès de manière impressionnante. Près de deux ans après avoir été admise dans ses rangs, Mary n’en revenait toujours pas de la chance qu’elle avait eue.
Le mariage et la maternité font partie des plus hautes expressions des talents féminins.
Elle se glissa dans le couloir ... fut néanmoins obligée de s'arrêter quand une dame de compagnie surgit devant elle.
Comme toutes les servantes bien formées , Mary s'immobilisa aussitôt et se tourna face au mur , se fondant pour ainsi dire , dans le décor . Agir autrement constituait un grave manquement à la discipline des domestiques.
elle avait le vertige rien qu'a le contempler. Ses cheveux foncés, coupés court d'habitude, avaient bien poussé, frisant le laisser aller; elle distingua même de légères boucles, qu'elle brulait d"explorer de ses doigts
Le mariage est un état béni qu'on ne doit pas embrasser à la légère.