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Critique de Ortie27


Françoise pour André Hardellet, c'était La marchande des minutes heureuses. Dans ces 14 petits textes edités en 1998, elle nous parle du temps, de ses souvenirs, des ruines, de cette envie de fuir. Elle évoque la mondialisation, les champs fumants, la brouette des paysans et la cafetière aux motifs naïfs posés là, sur la grande table de la ferme. L'odeur de l'automne, la misanthropie, l'écriture, l'amour...
Françoise qui sait si bien écrire les émotions subtiles, profondes. Je l'ai lu avant de m'endormir. Sublime. Je remercie cette grande autrice qui va bientôt avoir 80 ans pour ses livres si vrais.

André Hardellet s'immobilisait face à des pans de vieux immeubles qui semblaient les vestiges d'une ville bombardée. Longtemps il contemplait sur les murs intérieurs encore debout ce qui restait des salles à manger, salles de bains, chambres à coucher. Intimité soudainemernt dévoilée aux regards des passants. Sur six étages, c'était un étrange assemblage, patchwork de papiers peints aux motifs désuets où se mêlaient pois de senteur, roses entrelacées. A certains endroits, des marques plus claires laissaient deviner la place autrefois occupée par un lit, une armoire, une horloge, une baignoire, un miroir, la cheminée. le tout maintenant écroulé dans les décombres. Avec la régularité d'un métronome, un engin muni d'un poids monstrueux pendulant au bout d'un filin frappait les dernières cloisons qui jusque-là avaient résisté. L'immeuble cédait alors d'un coup. Dans le fracas et la poussière des gravats nous assistions à la fin d'un monde. Les mains appuyées sur la rambarde de sécurité qui entourait le chantier, André Hardellet ne disait rien. Juste, il soulevait les épaules en signe de lassitude ou de fatalité...
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