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Critique de cicou45


Ouvrage reçu lors d'une opération Masse Critique privilégiée, je tiens d'abord à commencer cette critique par remercier babelio ainsi que les éditions du Seuil pour l'envoi de ce sublime ouvrage. Je ne connaissais pas du tout l'auteure avant d'entamer cette lecture (honte à moi qui travaille en bibliothèque, je pense que je vais très sérieusement tenter de me procurer "L'apiculteur d'Alep" de cette dernière qui a remporté un succès international (mais où avais-je donc les yeux et les oreilles). En parlant d'yeux et d'oreilles, justement, cela me permet de rebondir sur ce qui nous intéresse ici : sommes-nous tous aveugles (enfin moi surtout) pour ignorer la condition de certaines femmes (comme ici à Chypre) qui sont obligées de s'expatrier, de s'exiler malgré elles, abandonnant tout, parents et enfants, pour espérer trouver, non pas une vie meilleure ailleurs, mais simplement pour pouvoir travailler et envoyer de l'argent aux êtres qui leur sont les plus chers au monde afin qu'eux puissent, encore une fois, non pas avoir une vie meilleure, mais une vie décente ?

C'est ce que nous raconte l'auteure ici à travers l'histoire bouleversante de Nisha, une employée de maison sri-lankaise qui a trouvé "asile" dans à Chypre pour y travailler. Veuve trop jeune, elle a du laisser derrière elle e sa mère et de sa fille Kumari afin de pouvoir espérer gagner suffisamment d'argent (en plus de celui qu'elle devra rembourser à l'agence qui l'emploie...je suis scandalisée et encore le mot est faible) pour que ces êtres précieux qu'elle aime plus que tout au monde puisse continuer à (sur) vivre (encore une fois grosse indignation mais bon, je vais m'arrêter là sinon, je crois que je ne vais pas arrêter de répéter ce mot tout au long de cette "chronique" (mot qui me convient me que critique car là, ce n'est absolument pas le cas, bien au contraire, bien que le sens du mot critique n'ait rien de péjoratif à la base mais je trouve qu'il a pris une connotation qui abonde de plus en plus dans ce sens).

Vivant dorénavant auprès de Petra, celle qui deviendra sa nouvelle maîtresse et de sa fille Aliki, de deux ans plus jeune que la sienne, Nisha s'est habituée à cette vie. Elle n'est pas maltraitée, s'est profondément attachée à la jeune fille avec qui elle a beaucoup d'affinités et à même rencontré un jeune homme qui s'éprend éperdument d'elle : Yiannis. D'ailleurs, c'est au travers des yeux de ce dernier er de Petra que le lecteur apprend à découvrir Nisha, à l'ailer et à souffrir de cet éloignement d'avec sa fille qu'elle ne voit et avec laquelle elle ne parle qu'au travers d'un écran (une tablette ici). Cependant, si il y a bien une chose qui indispose plus que tout Niha, ce sont les activités illégales que pratiquent Yiannis et Séraphin (parmi tant d'autres) que sont le braconnage (illégal) d'oiseaux et le livraison auprès de particuliers et pas seulement ! Cela, elle ne le supporte pas mais Yiannis se sent coincé, enfermé dans cette affaire tout comme Nisha se sent enfermée dans ce monde qui n'est pas le sien : quel avenir pour ces deux-là qui en plus de ne pouvoir s'aimer librement, sont tous deux prisonniers d'un système régi par l'argent ?

Un roman extrêmement bien écrit, passionnant et écrit de la part d'une passionnée (cela se ressent) et que je ne peux que vous recommander (d'ailleurs plutôt deux fois qu'une) mais attention, vous n'en ressortirez pas indemnes car cette lecture laisse des traces et c'est tant mieux ai-je envie de rajouter !
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