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Critique de Ledraveur


Superbe et volumineux ouvrage de 600 pages (papier couché glacé) ! de très nombreuses et très belles photos et illustrations, croquis, cartes explicites et bien faites très intéressantes ...
Néanmoins, ce très beau livre représente une lecture soutenue et “de longue haleine”, pour notre part du moins, la seconde partie en particulier où Anne Lehoérff développe ce qui a amené “les tueries humaines organisées” appelées « guerres », manifestations assez récentes chez l'humain, vers le second millénaire av. J.-C.

Les différentes parties traitées du livre :
— Une première partie ; socle de notre histoire humaine européenne, comprenant le « paléolithique » : “Ancien” +/-1.000 000 d'années ; Moyen ou “Moustérien” +/-300 000 ans ; et « Supérieur » (récent) ou “Aurignacien” et “Solutréen/Magdalénien” +/- 45 000 ans.
Il y est décrit des “Ancêtres” beaucoup plus proche de notre humanité contemporaine que nous aurions été amenés à le supposer. le sens de leur propre “humanité” était ni plus ni moins le même que le nôtre aujourd'hui, dans la subtilité du sentiment, quand bien même les conditions de vies étaient très différentes et très rudes dans un environnement à l'état brut.
— Une seconde partie ; « Mésolithique/pré-Néolithique » +/-12 000 ans ; les trois périodes du « Néolithique » +/- 6 500 ans.
« La néolithisation introduit un rapport nouveau entre l'homme et son environnement. » (p. 110)
L'humain, qui jusqu'à ces époques vivait dans un forme d'osmose avec le “monde naturel” qui l'entourait n'interférait pas vraiment sur le déroulement de ses lieux de vie ; il n'opérait qu'un impact négligeable sur son environnement.
L'avènement de “l'agriculture” (sylviculture comprise), ayant au fil des siècles supprimé toute forme d'espace “naturel” en Europe occidentale, transformant en profondeur les paysages, dans le cadre d'une relation complexe, donnant également naissance à des espèces nouvelles, créant artificiellement par sa main, au terme de son travail de domestication sur les plantes et les animaux sauvages, cet “avènement” donc, a formulé un rapport à la nature inédit ! L'Humain devenait par induction et pour partie responsable de son environnement. Ce nouveau rapport allait tout bouleverser, “pour le meilleur et pour le pire”, selon la formule consacrée ! Si bien que cet Homme, “in fine” s'est lui-même “domestiqué” dans le processus de néolithisation... ! (p. 140)
D'où le questionnement de Marshall Sahlins (p. 117-18-19) :
« la naissance du monde agricole était-il un signe de progrès ou d'avilissement de l'homme ? »
Quoi qu'il en soit vers -5000/-2500 l'affirmation identitaire se développe à travers le social, la culture et la territorialité, et ce dans un temps et dans un espace.
— Une troisième partie concernant « l'Âge du Bronze » +/- 3 000 ans (1) ; l'apparition des « tueries organisées » appelées “guerres” et leurs développement dans l'économie des sociétés ...
— Et une quatrième et dernière partie, celle de « l'Âge du Fer » +/- 800 ans jusqu'à la “bataille d'Alésia” - 52. Celle-ci voit se confirmer l'option de “civilisation de guerres” dans la domination et d'appropriation, entrecoupée de périodes plus clémentes … dites de « paix » , les deux ayant leurs « victimes » … !
Anne Lehoérff y rétablit une certaine réalité quand aux « Celtes » (pages 465 – 67) et prétendus “Gaulois” (appellation péjorative de l'envahisseur militaire romain en référence au “gallinacé” [voir p. 498 ]*)
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* (du genre des “Sioux” [“petits serpents”, appellation donnée par leurs rivaux Chippewa] des « Lakotas », repris là aussi par l'envahisseur militaire des colons Américains les “Patriots” ... ou encore ; les « saami », le terme “lapon” de la racine « lapp » signifiant “porteur de haillons” en suédois.
(1) voir El Argar qui est un site archéologique de la culture dite « d'El Argar » (âge du bronze de 2300/2200 à 1400 environ avant notre ère), situé près de Antas (province d'Almería, Espagne).
À ce jour cette “civilisation” européenne est considérée comme ayant été la première à porter le témoignage d'une structuration d'un état politique ayant développé spécifiquement des armes en bronze et exclusivement pour asseoir son pouvoir et ses privilèges sur la population par un corps d'armée exerçant la violence contre le peuple pour nourrir son développement économique … Cela se termina par une révolte incendiaire générale, et cette expérience du néolithique disparue totalement …
Ceci est à méditer … !
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