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Critique de Foxfire


Lorsque je lis de « vieux » récits d'anticipation, qui datent de bien avant la révolution numérique, je ne peux m'empêcher de constater que nombre d'auteurs nous ont prévenu, à travers la fiction, des dangers qui nous guettaient. Ce 1er constat en amène un second qui est qu'on ne les a pas entendus, on a poursuivi le même chemin. « le pense-bête » de Fritz Leiber est l'un de ces textes visionnaires qui sont d'une actualité flagrante.

Si certains aspects de cette novella ont vieilli, le contexte politique est très ancré dans la guerre froide et le modèle sociétal dépeint, notamment familial, appartient à un autre temps, le fond du récit est très actuel. Leiber dépeint avec une grande acuité et un humour acide le risque de dépendance vis-à-vis de la technologie. le pense-bête qui donne son titre à la nouvelle est une sorte d'organiseur portatif que le personnage principal a inventé pour qu'il lui rappelle ce qu'il a peur d'oublier, les rendez-vous, les programmes à voir… Impossible de ne pas faire le rapprochement avec les smartphones d'aujourd'hui. Leiber dépeint des Hommes devenir de plus en plus dépendants de la machine, penser de moins en moins par eux-mêmes, après tout quelque chose s'en occupe pour eux, jusqu'à finalement être des esclaves. Leiber se montre assez virulent envers l'Homme, pointant son conformisme, sa faiblesse, sa vacuité et sa paresse intellectuelle. Pour cela, Leiber utilise, comme je l'ai déjà mentionné, un humour assez corrosif et aussi une tonalité plutôt légère. J'ai beaucoup aimé ce mélange entre un fond grave et une forme légère.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette novella que j'ai trouvé très pertinente tout en offrant un divertissement agréable. C'était là ma 1ère lecture de Leiber et certainement pas la dernière. C'est le genre de texte qui me reviendra régulièrement à l'esprit tant on assiste aujourd'hui à ce qu'il annonçait hier. Dorénavant, lorsque je verrai dans le métro, à la terrasse des cafés ou même dans la rue, tous ces gens penchés sur l'écran de leur téléphone, je ne pourrai m'empêcher de me souvenir de cette phrase prononcée par un des personnages : « qui voudrait s'attarder dans l'imaginaire et perdre l'occasion de voir ce que fait son mémoriseur ? »
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