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Critique de Renod


Au cours d'une émission à la radio, Pierre Lemaitre a repris à son compte une déclaration de Raymond Chandler pour qui il existe deux types d'écrivain, celui qui écrit des écrits et celui qui raconte des histoires. Lemaitre se situe dans la seconde catégorie et son roman « Au revoir là-haut » en est une brillante illustration. le roman peut être rattaché à différents genres littéraires : picaresque, historique, social et être ainsi considéré comme un hommage au roman populaire. Son succès critique et commercial nous rappelle que s'il y a différents genres de littérature, il n'existe pas de sous genres.

Rédiger la critique n°540 permet de passer rapidement sur le résumé du roman. Deux soldats que tout oppose se sauvent mutuellement la vie dans les derniers jours de la guerre. Si la Nation encense les poilus tombés au champ d'honneur, les démobilisés eux peinent à se faire une place dans une société où, en temps de paix comme en temps de guerre, ce sont les gros qui mangent les petits. Mais les deux hommes vont trouver une faille dans la fièvre commémorative qui suit la Grande Guerre. Ils étaient gibiers, ils se font prédateurs.

Pierre Lemaitre parvient à dresser une fresque sociale et morale des années qui suivent la Première Guerre mondiale passionnante. A cheval entre L Histoire et la fiction, le lecteur est tenu en haleine pendant six cents pages dans la tradition du roman-feuilleton. le livre est truffé de références littéraires, certaines ayant dû m'échapper, mais la plus évidente pour l'admirateur de Louis Guilloux que je suis, étant le fonctionnaire Merlin issu du chef d'oeuvre « le sang noir ». Certaines trouvailles du récit m'ont énormément plu, comme cette gueule cassée qui se crée toutes sortes de masques merveilleux pour dissimuler ses séquelles. « Au revoir là-haut » est un bel hommage aux soldats de ce terrible conflit qui met le doigt sur une réalité sordide à une époque ou la fièvre commémorative renaît dans le cadre du centenaire. Pierre Lemaitre a annoncé que deux tomes suivront avec la même ambition de dresser une fresque sociale. Je les attends avec impatience !
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